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Choisir le bon cultivar permettrait d’améliorer l’efficacité de l’eau dans la pomme de terre, selon un projet de recherche mené en 2019 et 2020 par l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA), visant à améliorer l’efficacité de l’utilisation de l’eau dans la culture de la pomme de terre.
Même si une production de pommes de terre utilise de grandes quantités d’eau, on s’était jusqu’à maintenant très peu intéressé à cet aspect, selon Carl Boivin, chercheur à l’IRDA.
« Une production de pommes de terre va occuper une superficie plus grande de terrain normalement qu’une production de fraises ou de bleuets en corymbe, donc ça prend beaucoup plus d’eau et il est rare que les producteurs aient accès à de l’eau de façon illimitée », souligne M. Boivin. L’idée du projet était donc, considérant les nombreuses variétés de cultivars, de savoir s’ils étaient tous égaux face au stress hydrique et son impact.
« Il est important pour une entreprise de connaître sa vulnérabilité au stress hydrique », poursuit le chercheur. La sélection d’un cultivar, dit-il, devrait faire partie intégrante d’une stratégie d’irrigation et même d’une stratégie de résilience dans le contexte où le risque de stress hydrique est élevé et où intervenir avec l’irrigation n’est pas une option. Selon M. Boivin, « la gestion du risque que la culture subisse un stress hydrique doit débuter avant même la mise en terre des plantons. » Il ajoute en outre que la sélection du cultivar devrait faire partie de façon intégrante d’une stratégie d’irrigation.
Huit cultivars évalués
Le projet a été mené sur deux saisons à la Ferme Victorin Drolet, de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, dans la région de la Capitale-Nationale. Huit cultivars ont été comparés dans un même champ, sur un même type de sol, avec des conditions de météo identiques et avec une même régie de production.
Les cultivars analysés étaient les suivants : Campagna, Highland Russet, Elmo, Kalmia, Pomerelle Russet, Colomba, Rickey Russet et Russet Burbank.
Les travaux ont permis d’évaluer le besoin d’approvisionnement en eau selon le type de cultivar pour une saison complète, d’anticiper les périodes plus intenses de prélèvements en eau et de classer les cultivars en fonction du risque de subir un stress hydrique.
Résultats dévoilés
Les résultats de cette étude ont été présentés l’automne dernier lors du colloque sur la pomme de terre organisé par le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ). Ceux-ci confirment que le stress hydrique aura un impact différent selon les cultivars utilisés. « Le besoin en eau des cultivars et l’impact d’un stress hydrique ou encore, l’absence de stress, sur le rendement, deviennent de l’information privilégiée pour faire un choix éclairé », soulignait M. Boivin lors du colloque.
L’eau, dit-il, devient donc un facteur important à considérer dans le choix d’un cultivar ou dans la mise en place d’une régie d’irrigation plus efficace et plus raisonnée. Certains cultivars sont plus ou moins résistants à la sécheresse. « On ne peut pas ne pas tenir compte de l’eau », ajoute Carl Boivin.
Le rapport sera disponible prochainement sur le site Web de l’IRDA.
Élargir la fenêtre de tests
Selon Carl Boivin, comme les conditions peuvent varier d’une région à une autre, il serait bon de réaliser de nouveaux tests sur plusieurs sites et dans différentes régions.
Rappelons que le projet a obtenu l’aide financière du Programme Innov’Action agroalimentaire, issu de l’Accord Canada-Québec de mise en œuvre du Partenariat canadien pour l’agriculture. La Patate Lac-Saint-Jean, Pommes de terre Laurentiennes, Québec Parmentier et la Ferme Victorin Drolet ont contribué à la réalisation du projet.