Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Danielle Jacques, agronome, CRAAQ
De prime abord, un sol facile à travailler et bien fertilisé est un sol favorable à la croissance des plantes. Mais saviez-vous que le pH du sol influence la disponibilité des éléments fertilisants apportés aux végétaux, l’activité des microorganismes et la structure du sol? Fourni par une analyse de sol, le pH permet de connaître le degré d’acidité du sol et de corriger, au besoin, toute acidité excessive par le biais du chaulage.
Par définition, le pH (potentiel hydrogène) est la mesure de la concentration des ions hydrogène (H+) dans le sol. Chimiquement parlant, sur une échelle de 0 à 14, un pH de 7 correspond à la neutralité (c’est le cas de l’eau pure), un pH inférieur à 7 dénote un milieu acide, un pH supérieur à 7, un milieu basique. Pour la majorité des plantes cultivées (à l’exception des plantes acidophiles) en sol minéral, il faut surtout s’inquiéter d’un sol fortement acide (pH de 5,5 et moins). De par sa forte concentration d’ions hydrogène, un tel sol expose les végétaux à d’importantes carences et à de la phytotoxicité. C’est que les ions hydrogène amorcent une séquence de réactions chimiques qui diminuent la disponibilité des éléments fertilisants majeurs comme le calcium, le magnésium et le potassium. À l’inverse, les ions hydrogène augmentent la disponibilité des éléments comme l’aluminium et le manganèse qui peuvent alors devenir toxiques.
Dans la plupart des cultures en sol minéral, la disponibilité des éléments fertilisants et l’activité des microorganismes sont favorisées lorsque le pH se situe entre 6 et 7. En sol organique (productions maraîchères essentiellement), l’intervalle optimal se situe plutôt entre 5 et 5,8.
Pourquoi les sols s’acidifient
L’acidification des sols est un processus naturel qui s’effectue plus ou moins lentement sous l’influence de plusieurs facteurs. Les deux principaux facteurs d’acidification des sols agricoles québécois sont les apports d’engrais ammoniacaux et les acides organiques résultant de l’activité biologique du sol, ces composés libérant des ions hydrogène.
Le chaulage
Le pH indique si un chaulage est nécessaire. Le but du chaulage est de ramener le pH dans l’intervalle favorable aux plantes et aux microorganismes du sol. Il existe différents types de chaux, parmi lesquels la chaux dolomitique couramment utilisée pour les pelouses et les jardins, et disponible en sacs dans les centres de jardinage. Non seulement les carbonates de calcium et de manganèse contenus dans ce type de chaux diminuent l’acidité du sol, mais le calcium et le magnésium en améliorent la structure.
Il est essentiel de respecter les taux d’application de chaux recommandés par les fabricants en fonction du pH mesuré et du type de sol. Chauler à l’excès peut exposer les plantes à d’autres problèmes tels que des carences en éléments fertilisants mineurs, notamment le manganèse.
Vous souhaitez approfondir vos connaissances sur le sujet? Consultez Le chaulage des sols et le Guide de référence en fertilisation publiés par le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ).