Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Profitant de la campagne électorale, un regroupement d’associations du secteur horticole fait front commun pour exercer une pression sur les principaux acteurs politiques afin de les sensibiliser à la pénurie récurrente de main-d’œuvre et de les convaincre de s’engager à en faciliter le recrutement.
Initié par l’Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ), le front commun compte sur la participation de différentes associations horticoles spécialisées dans les pommes, les pommes de terre, les bleuets, les fraises et framboises, les canneberges, les légumes de champ et de serre, ainsi que sur celle des producteurs du secteur ornemental. L’Association québécoise de la distribution de fruits et légumes, le Conseil de la transformation alimentaire du Québec et la Fondation des entreprises en recrutement de main-d’œuvre agricole étrangère appuient également la démarche. Le regroupement souhaite présenter aux candidats en élection et à la population en général les enjeux liés aux problèmes de travailleurs.
Dans le secteur horticole, les besoins en main-d’œuvre sont en croissance. Les producteurs estiment qu’ils devront embaucher 40 % plus d’employés au cours des prochaines années. Présentement, on évalue à 30 000 le nombre de travailleurs dans ce secteur d’activité. La conjoncture économique – taux de change – et la situation actuelle en Californie sont favorables au secteur horticole. « Les exportations vont bien et les opportunités de développement sont grandes pour les producteurs québécois », affirme André Plante, directeur général de l’APMQ. Cependant, les difficultés de recrutement et de rétention freineraient plusieurs projets de développement.
Dans les derniers mois, les agriculteurs qui embauchent des travailleurs étrangers temporaires (TET) ont témoigné des dédales administratifs que le gouvernement fédéral leur impose et aussi du changement des règles en cours de saison. Récemment, les producteurs de pommes du Québec craignaient de ne pas être en mesure d’accueillir à temps leurs TET pour la récolte des fruits, à cause d’un changement dans le délai de traitement de dossiers à Citoyenneté et Immigration Canada. Dans d’autres cas, les TET attendus à une date précise sont simplement arrivés avec du retard, ce qui a causé des maux de tête aux producteurs.
« Nous sommes actuellement un secteur vulnérable », indique André Plante. Car en plus des embûches rencontrées pour l’embauche de TET, la réforme de l’assurance-emploi a fait mal aux producteurs. « Nous avions déjà de la difficulté à recruter de la main-d’œuvre locale. Mais avec la réforme, la difficulté est encore plus grande », souligne le directeur général. Plusieurs travailleurs saisonniers revenaient année après année chez le même employeur. Aujourd’hui, les règles de l’assurance-emploi les pénalisent. « Il y a donc moins de travailleurs saisonniers et pour compenser, les producteurs agricoles ont recours à plus de TET », illustre André Plante.
Le front commun propose diverses mesures pour augmenter la taille du bassin de main-d’œuvre et faciliter la rétention des travailleurs. Évidemment, il demande de réduire les contraintes et de simplifier les processus administratifs liés à l’embauche de TET. Il souhaite également que le gouvernement permette aux entreprises de transformation de fruits et de légumes de recruter des TET.