Actualités 6 octobre 2014

Fourragère : quelques trucs

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À l’instar de plusieurs machines, la fourragère doit être ajustée convenablement pour offrir les meilleurs résultats. Voici quelques trucs…

« La qualité du hachage est quelque chose, en général, d’un peu négligée, remarque Gilbert Perreault, un producteur laitier de Saint-Germain-de-Grantham, au Centre-du-Québec. Tu peux mettre des efforts sur tes champs afin d’obtenir de bons rendements en fourrage, mais si tu négliges la qualité de la coupe, tes efforts seront anéantis et tu n’iras pas chercher la production supplémentaire de lait », poursuit-il.

La longueur de la fibre et l’uniformité du hachage font une différence pour les producteurs laitiers; une attention qui peut leur permettre d’aller chercher une augmentation de production de lait, comme en témoigne également Martin Galipeau, représentant en production laitière à la Meunerie Benjamin, située à Saint-Césaire en Montérégie. « Un fourrage ensilé trop long exercera d’abord un impact direct sur la compaction et la conservation de l’ensilage. Ensuite, avec une fourragère mal aiguisée ou mal ajustée on obtiendra des fibres trop longues qui risquent d’être facilement triées par les vaches. Cela générera aussi un impact sur la production laitière et le taux de gras. En plus de l’importance d’obtenir un ensilage d’une longueur homogène, une coupe nette et franche permet une meilleure efficacité de fibre au rumen qu’un ensilage effiloché », affirme-t-il, précisant de surcroît qu’il est difficile de chiffrer exactement l’impact de la qualité des activités de récolte sur la production de lait, car d’autres facteurs limitatifs entrent en jeu, comme la méthode d’alimentation ou la quantité servie.


fourragere_couteauxL’aiguisage
« Finalement, descendre fréquemment de son tracteur pour vérifier la longueur, la qualité de coupe et l’uniformité de l’ensilage produit et apporter immédiatement les ajustements requis reste la meilleure façon pour faire en sorte que la qualité de hachage de l’ensilage ne devienne pas le facteur limitatif à la production laitière », résume M. Galipeau.

Le premier point à vérifier concerne le tranchant des couteaux. Vrai que cela demande l’interruption de la récolte, mais des couteaux bien affûtés tranchent au lieu d’effilocher; un concept qui plaît aux vaches, mais aussi au portefeuille du producteur, car le travail facilité des lames décroît la consommation de carburant.

Les habitués diront que le niveau de tranchant s’évalue à l’œil, en observant l’ensilage produit par la fourragère, et à l’oreille, en écoutant le son du tracteur. Des couteaux trempés sont offerts sur le marché.

Souvent ignorés à cause de leur prix plus élevé, ils possèdent cet atout de demeurer affûtés plus longtemps.

Un contre-couteau serré
Au fur et à mesure que les couteaux s’usent, il importe d’ajuster la barre de coupe, également nommée le contre-couteau. « Si tu ne l’ajustes pas, tu déchires ta fibre plutôt que de la couper net. Et assure-toi que le contre-couteau soit parfaitement parallèle au couteau, en ce sens que si tu l’ajustes plus serré d’un demi-tour d’un côté, visse aussi un demi-tour de l’autre côté. Ensuite tu démarres la fourragère et tu écoutes : au début, il faut légèrement entendre les couteaux claquer sur le contre-couteau », conseille M. Perreault.

Des andains assez larges
Il peut se produire une usure décentrée des couteaux et du contre-couteau, en particulier lorsque la densité de l’herbe est plus élevée d’un côté. Évitons alors les andains étroits et compacts pour plutôt privilégier un andain large qui sera acheminé de façon égale et uniforme jusqu’au cylindre de coupe. « Mon rêve, c’est d’acheter un retourneur d’andain. Ça te fait un andain uniforme et sans roches. C’est l’équipement idéal, mais juste trop cher! » réfléchit à voix haute M. Perreault. Ce dernier emploie le râteau soleil. Ce dispositif génère sur son terrain plat et ses champs rectangulaires des andains plus uniformes qu’avec le râteau rotatif, tout en affichant un prix d’achat qui respecte son budget. « Le râteau rotatif crée un andain avec plusieurs petites variations d’épaisseur, ce qui diminue l’uniformité du hachage. Et n’oublions pas qu’une vache est l’animal le plus routinier que tu puisses avoir. Plus tu lui offriras de la régularité dans son alimentation, plus elle produira », conclut l’éleveur.