Forêts 11 mars 2015

Eau d’érable, ça coule!

Même si une hirondelle ne fait pas le printemps, le temps doux connu depuis hier a suffi pour réveiller les érables. Les acériculteurs du sud du Québec ont recueilli leurs premières gouttes d’eau d’érable. La saison des sucres 2015 est officiellement lancée.

« La glace est cassée et ç’a commencé à couler », confirme le président de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec, Serge Beaulieu. Installé à Ormstown en Montérégie, la région la plus chaude du Québec, celui-ci est aux premières loges pour constater les premières coulées.

Hier, alors que le mercure atteignait près de 10 °C dans la région de Montréal, M. Beaulieu a enregistré une coulée d’environ un demi-gallon à l’entaille. Une bonne journée, une entaille peut produire plus d’un gallon d’eau. La faible quantité récoltée en cette première journée de la saison des sucres 2015 n’était donc pas suffisante pour démarrer l’évaporateur.

« Tout est parti en même temps, relate Serge Beaulieu. La première eau n’est pas très sucrée et on la fait généralement vieillir un peu avant de bouillir, soit jusqu’à demain ou vendredi. On en profite pour colmater les fuites. On court un peu. »

Au Bas-Saint-Laurent, une forte région productrice, le temps chaud n’a pas suffi pour entraîner une première coulée. Jeannot Beaulieu, producteur à Biencourt, s’affaire à déceler et à réparer les fuites « pour être top shape » le moment venu. En raison d’un redoux lors de la 2e semaine de janvier, a-t-il observé, la souche des arbres a été dégarnie. Il a neigé par la suite, mais en très faible quantité.

« Ça prendrait une pluie chaude pour faire décoller les érables, pense-t-il. On n’a pas beaucoup de neige au sol, à peine 60 cm (24 po), et on pourrait souffrir de ça un peu. C’est la première année que les chevreuils se promènent dans l’érablière comme en automne. »

« En fin de compte, c’est la température qui va décider », se dit-il avec philosophie, admettant craindre une petite saison.

« Statistiquement parlant, ajoute-t-il, on est dû pour deux petites saisons, après six bonnes récoltes d’affilée. »