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BELGIQUE — Des producteurs laitiers de la Belgique ont eu une mauvaise surprise avec la fin des quotas laitiers du printemps dernier : la compagnie qui achetait leur lait a signifié à la moitié d’entre eux, soit 443 agriculteurs, qu’elle ne prendrait plus leur production.
« Les dirigeants ont tracé une ligne à une certaine distance de l’usine au-delà de laquelle il était moins rentable pour eux de collecter le lait, et par conséquent, ils ont décidé de ne plus prendre la production de ces producteurs. Ce n’est pas bien », dit Kris Meulemeester, un producteur laitier qui habite le village d’Aartrijke, en Belgique.
Le syndicat agricole flamand déplore que ces producteurs soient « mis à la porte » alors que le marché laitier traverse une grave crise. Par communiqué de presse, l’entreprise en question, Friesland Campina, mentionne qu’elle ne laissera pas tomber les agriculteurs. Celle-ci a conclu un accord avec sa concurrente, la coopérative Milcobel, afin qu’elle s’engage à reprendre la collecte d’environ 180 millions de litres de lait chez les 443 exploitants à partir du 1er février 2016, tout en précisant que la décision de se joindre à cette coop relèvera évidemment du choix des producteurs.
Or, l’arrivée prochaine de ces 443 producteurs laitiers crée des tensions chez ceux qui livrent déjà leur lait à Milcobel. « Je paye cinq euros par hectolitre pour livrer mon lait à Milcobel, alors que les nouveaux venus bénéficieront d’un arrangement qui leur fera payer seulement trois euros. C’est injuste », souligne Kris Meulemeester, qui s’interroge sur les capacités de la coop Milcobel à gérer cette hausse majeure des livraisons de lait.
« Il faut comprendre qu’en plus du lait qui arrivera des 443 producteurs, il y aura aussi la production de nos propres membres, qui a augmenté depuis la fin du système des quotas. Et d’ici les prochains mois, Friesland Campina pourrait aussi larguer ses 441 producteurs belges restants et les forcer à se joindre à nous. Ça ferait beaucoup de lait », évalue-t-il.
Le prix du lait déjà au plancher pourrait encore fléchir à la suite de l’augmentation des volumes de production dans la région. Le jeune agriculteur refuse toutefois de paniquer. Il préfère demeurer positif.
« À quoi bon penser au pire? La commercialisation de tout ce lait pourrait fonctionner. De toute façon, inutile de songer à vendre la ferme, je n’aurais presque rien pour les bâtiments. Et l’agriculture, c’est un mode de vie. Je suis mon propre patron. Mieux vaut persévérer et voir ce que l’avenir nous réservera », confie-t-il à la Terre, par l’entremise de Bart Van Damme, qui traduit la conversation du flamand au français.