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Les producteurs montrent un intérêt grandissant envers les systèmes de cultures intercalaires et les cultures de couverture pour améliorer la qualité de leurs sols. Les conférences et les formations sur ces pratiques agricoles se multiplient et elles affichent souvent complet, constate Paul Caplette, producteur céréalier, conférencier et pionnier de ces techniques au Québec.
« On voit beaucoup de jeunes agriculteurs qui les expérimentent, mais aussi de plus en plus de producteurs d’expérience qui veulent commencer à intégrer ces pratiques sur une portion de leurs cultures », explique celui qui a introduit ces techniques sur sa ferme de 360 hectares, Céréales Bellevue, il y a plus de 20 ans.
Autre signe de l’engouement envers ces méthodes : le groupe Cultures de couverture Québec sur Facebook compte plus de 4 000 membres et il s’en ajoute chaque jour, affirme Sylvie Thibaudeau, agronome au Club agroenvironnemental du bassin La Guerre et une des administratrices du groupe créé en 2015.
« C’est principalement dans la culture du maïs où l’utilisation des intercalaires est en forte progression », souligne Mme Thibaudeau, qui est aussi coautrice du Guide des cultures de couverture en grandes cultures publié par le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ).
De nombreux avantages
Cultures intercalaires, cultures de couverture… Même s’il existe des similitudes entre ces deux pratiques, elles sont différentes dans leur mise en œuvre. Les plantes intercalaires (qui peuvent être des légumineuses, des graminées ou des brassicacées) sont semées entre les rangs d’une culture principale. En augmentant la quantité de racines dans le sol, elles nourrissent les microorganismes, améliorant ainsi la fertilité des sols et leur capacité à absorber l’eau.
Quant aux cultures de couverture, elles sont plantées après les récoltes des cultures principales pour couvrir le sol. Elles aussi améliorent la biodiversité et la structure des sols, contribuent à empêcher l’érosion et aident à contrôler les mauvaises herbes. Des légumineuses comme les pois, les haricots ou le trèfle sont populaires pour leurs propriétés fixatrices d’azote, par exemple. Des brassicacées comme le kale ou les navets aident pour leur part à contrôler les insectes nuisibles. Les plantes peuvent être utilisées seules ou de façon combinée pour maximiser les avantages pour les sols.
Comme de la crème solaire pour les sols
« Couvrir les sols, c’est l’équivalent de mettre de la crème solaire sur sa peau pour se protéger des rayons du soleil, illustre Paul Caplette. Sur notre ferme, on a 90 % de nos surfaces agricoles qui sont recouvertes d’un couvert vivant chaque hiver. Elles sont ainsi protégées contre la perte des minéraux et des matières organiques par le vent ou l’érosion, parce que les sols sont maintenus en place. »
Protéger les sols, c’est aussi diminuer les risques de récoltes catastrophiques, selon le producteur. « Avec des systèmes bien construits, les résultats économiques vont être plus stables et résilients. La ferme sera ainsi plus performante », dit-il.
Il ne faut toutefois pas s’attendre à des résultats mirobolants dès la première année où l’on utilise ces méthodes, prévient Paul Caplette. Et il faut être prêt à revoir ses pratiques en continu. « C’est beaucoup par essais-erreurs que l’on avance dans ce domaine, dit-il. Il n’y a pas non plus de recette toute faite. Chaque producteur doit trouver celle qui convient à la rotation de ses cultures, à ses méthodes de production. »