Actualités 28 août 2014

Ferme Métayer : écolos de père en fille!

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Portrait d’une entreprise familiale où l’on a vraiment le pouce vert!

La saison des petits fruits bat son plein. À la Ferme Métayer de Sainte-Anne-des-Plaines, la récolte de framboises s’annonce aussi exceptionnelle que celle des fraises, qui se termine.

Gilles Métayer s’avance la main tendue, coiffé d’un large chapeau de paille. « Je croyais que vous veniez faire un reportage sur les femmes agricultrices », avoue-t-il, trop heureux de me confier que sa terre d’une vingtaine d’arpents appartient depuis 1800 à la branche maternelle de sa famille, les Léveillé.

« Ma mère l’a rachetée en 1955 avec mon père pour y cultiver des petits fruits et des légumes, qu’elle vendait aux marchés publics. Près de 60 ans plus tard, une troisième génération de femmes poursuit l’aventure avec succès depuis que notre fille Lyne est actionnaire à 50 % de l’entreprise », d’expliquer M. Métayer avec fierté.

Lyne, la jeune trentaine, opine. Éducatrice spécialisée de formation, elle tenait à travailler avec ses parents, mais elle s’est d’abord outillée d’un diplôme en gestion agricole avant de réorienter sa carrière. La quatrième génération participe aussi puisque les petites-filles de Gilles et Lise (les nièces de Lyne), Cindy, Chloé et Kim, mettent la main à la pâte l’été.

Rendre à César…

Quoi de plus satisfaisant que de voir le travail d’une vie et le patrimoine d’au moins huit générations ainsi préservé? Mais Gilles Métayer a beau être fier de l’engagement des femmes de sa vie, son épouse Lise insiste pour qu’on rende à César ce qui lui appartient.

« Mon mari est toujours plus préoccupé de vanter notre travail que le sien. Mais il a été visionnaire en choisissant il y a plus de 15 ans la culture écologique des framboises, à laquelle se sont ajoutés les fraises et les bleuets. Il utilise aussi cette approche dans la serre qu’il a créée en 1980. Mon beau-père Paul serait très fier de la façon dont son fils a fait fructifier les terres familiales dans le respect de la nature », ajoute-t-elle, avec émotion.

Stratégies écologiques

Cette culture écologique des petits fruits, tous réservés à l’autocueillette, est répartie sur une douzaine d’arpents. L’irrigation souterraine se fait goutte à goutte et ne peut pas contaminer les fruits parce qu’elle n’est en contact qu’avec les racines. Les plantations sont sur billon, surélevées à 15 cm du sol, ce qui évite la moisissure lorsqu’il pleut beaucoup. « Nous avons planté 2000 arbres qui servent de brise-vent et qui réduisent les besoins en eau, poursuit Gilles Métayer. Nous utilisons aussi les insectes pollinisateurs et les prédateurs pour éradiquer les insectes nuisibles. »

L’application de fumier est remplacée par du bois raméal, et l’usage de fongicides se fait plusieurs semaines avant l’apparition des petits fruits. Quant aux herbicides, on les utilise au tout début et après les dernières récoltes, de manière à s’assurer qu’ils n’entrent jamais en contact avec les fruits. Pour Lyne, qui gère surtout la serre avec l’aide de sa mère, cette approche est essentielle à bien des égards. « Non seulement les clients sont rassurés parce que nos plantes sont saines et de qualité, mais aussi ça augmente la rentabilité de l’entreprise en nous permettant de diminuer les coûts du carburant, des engrais, des pesticides et de l’irrigation. »

Même chose pour l’autocueillette. « Il y a quelques années, nous trouvions facilement des étudiants pour récolter nos fruits, mais c’est devenu quasi impossible. Il a fallu trouver une autre solution pour demeurer rentables. »

Production en serre

Si 50 % du chiffre d’affaires de la Ferme Métayer provient de l’autocueillette, l’autre moitié est générée par la serre. « L’hiver, nous faisons de la microculture de semences en éprouvettes pour obtenir des plantes de qualité en économisant sur le coût des plants et de l’électricité », explique Lyne, qui voit son avenir d’agricultrice avec optimisme. « J’aime le contact avec la clientèle et j’essaie de demeurer à l’affût des tendances. »

La dernière en date : l’intérêt grandissant pour l’horticulture potagère plutôt qu’ornementale. Lyne et sa maman l’ont bien compris. Elles proposent maintenant de spectaculaires arrangements floraux en pots et une grande variété de plants d’herbes et de légumes, pendant que Gilles continue de veiller sur les champs de la famille.