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Le conflit de travail qui perdure à l’usine d’abattage et de découpe d’Olymel à Vallée-Jonction, dans Chaudière-Appalaches, commence à éreinter les Éleveurs de porcs du Québec.
Ayant d’abord cru à tort que le conflit était sur le point de débloquer sur une entente vendredi, l’organisation réclame aujourd’hui l’intervention du ministre du Travail Jean Boulet pour « forcer les deux parties à négocier » afin que les activités de transformation soient remises en marche.
Les éleveurs ont maintes fois décrié le fait de devoir assumer les contrecoups d’un conflit qui n’est pas le leur. « Cette technique de négociation est une claque au visage de milliers d’éleveurs de porcs qui, jour après jour, depuis plus de trois mois, côtoient la détresse et font des pieds et des mains pour gérer leurs porcs dans des bâtiments surpeuplés », indiquent-ils dans un communiqué.
Au micro d’autres médias, dont Radio-Canada et le 98,5 FM, le ministre Boulet est toutefois resté flou quant à une possible intervention de sa part, disant notamment vouloir d’abord respecter le processus de conciliation en cours.
La pérennité de l’entreprise avant celle de l’usine
Le vice-président d’Olymel, Paul Beauchamp, signale pour sa part dans une entrevue accordée à La Terre que « la pérennité de l’entreprise passerait avant la pérennité de l’usine ». « La dernière proposition du conciliateur représente notre limite. On ne peut pas aller plus haut [concernant les augmentations salariales demandées], sans quoi on pourrait compromettre la rentabilité des opérations », révèle-t-il, sous-entendant que la fermeture de l’usine de Vallée-Jonction est une avenue plausible si l’impasse avec le syndicat persiste et que celui-ci ne fait pas preuve de plus de souplesse.
Il précise que les employés de cette usine, avant le conflit, obtenaient déjà un salaire 18 % plus élevé que la concurrence au Canada. « Dans la proposition d’entente déposée par le conciliateur vendredi, nous avons dû faire des concessions et accepter une proposition salariale qui est 35 % plus élevée que chez la concurrence, en plus de réduire la durée de la convention collective à six ans, mais le syndicat a claqué la porte. C’est selon nous un geste significatif. Ils auront à porter l’odieux du gaspillage alimentaire et les pertes économiques qui résultent de leur comportement », réagit M. Beauchamp.
La porte encore ouverte
Le représentant du syndicat des employés d’Olymel de Vallée-Jonction, Martin Maurice, mentionne que les choses ne se sont pas déroulées comme le décrivent les dirigeants d’Olymel. « J’étais prêt à présenter l’offre aux employés afin qu’ils se prononcent même si je ne leur recommandais pas de l’appuyer, mais il n’y avait pas de compromis du côté de la proposition. C’était soit on l’acceptait comme tel, soit on ne l’acceptait pas. On a donc quitté la table de négociations », explique-t-il.
Le représentant syndical précise qu’une rencontre avec les membres du syndicat des employés est prévue mardi afin d’éclaircir le mandat qui lui sera conféré pour la suite des négociations. « On n’est pas si loin de ça d’une entente », juge-t-il. Il spécifie par ailleurs ne pas voir la pertinence d’une intervention du ministre du Travail dans le processus de négociations.