Faits divers 22 juin 2023

Introduction par effraction : les 11 militants véganes reçoivent leurs peines

LONGUEUIL – Les 11 militants du groupe Direct Action Everywhere reconnus coupables d’introduction par effraction et d’entrave au travail des policiers à la Ferme Les Porgreg, de Saint-Hyacinthe en 2019, ont reçu leur sentence au Palais de justice de Longueuil, le 20 juin.

Cinq des accusés ont reçu une sentence suspendue avec probation de deux ans, et se retrouvent donc avec un casier judiciaire. Ils doivent également respecter plusieurs conditions, comme garder la paix, avoir une bonne conduite et ne pas se trouver dans une ferme agricole où il y a une production animale sans le consentement des propriétaires. « Si, au terme de la probation, ces conditions sont respectées, la sentence va rester comme telle. Par contre, si les conditions sont brisées, le dossier peut être ramené devant le juge et une sentence plus sévère peut être émise », précise Me Émilie Gadbois, procureure de la Couronne dans le dossier.

Les six autres accusés s’en tirent sans casier judiciaire, ayant obtenu une absolution conditionnelle avec deux ans de probation pendant lesquels ils devront toutefois respecter les mêmes conditions que les cinq autres accusés du groupe.

De plus, certains ont écopé de 100 heures de travaux communautaires alors que d’autres devront faire un don de 500 $ au Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC).

Selon Me Chloé Surprenant, l’une des avocates de la défense, les peines prononcées par le juge Marco LaBrie « sont assez conformes » à ses attentes.  « Les deux types de sentences demandées [par la Couronne et la défense] se ressemblaient. Ainsi, tant que le juge accordait l’une ou l’autre, il était difficile d’être surpris des résultats », dit-elle.

De son côté, Me Gadbois préfère attendre la décision complète du juge, qui devrait compter une centaine de pages, avant de donner son avis. « La poursuite s’opposait à ce qu’il y ait des absolutions qui soient données, alors que c’est ce que la défense demandait. Mais le juge, qui a seulement fait un résumé de sa décision, le 20 juin, a vraiment appliqué le principe d’individualisation de la peine, c’est-à-dire qu’il a rendu une sentence qui s’applique à chacun des accusés en fonction du profil et des facteurs aggravants de chacun », explique-t-elle.

Lison Primas-Fournier, l’une des 11 accusées dans ce dossier, qui est également la porte-parole francophone du groupe, continue de croire que leur geste était justifié malgré leur verdict de culpabilité. « On regrette certains points, comme les impacts que notre geste a eus sur la famille de l’éleveur, a-t-elle mentionné en entrevue avec La Terre. Mais on croit qu’on avait raison de dénoncer ces conditions d’élevage », poursuit-elle. Le groupe revendique l’abolition de toute forme d’exploitation animale, peut importer le type d’élevage. Les 11 militants ont d’ailleurs porté en appel le jugement de culpabilité prononcé à leur endroit en avril dernier.