Faits divers 12 août 2024

Des producteurs inondés par les restes de Debby

Trois jours après que leurs champs aient été inondés par les restes de l’ouragan Debby, des producteurs agricoles constatent l’ampleur des dommages à leurs cultures.

« On est encore dans l’eau! Ça fait trois jours que le soya est entouré. Ça va tout mourir », témoigne Mario Mondor, copropriétaire de la Bleuetière Point du jour. « D’habitude, avec une bonne pluie, on peut recevoir un pouce d’eau, mais là, on a dû en recevoir 6-7 pouces certain. Mon pluviomètre de 5,5 pouces débordait! »

Le producteur de Lavaltrie, dans Lanaudière, raconte que la pluie a été si abondante qu’un ruisseau à proximité de sa ferme a débordé dans ses champs, inondant une bonne partie de son soya et de ses cultures de fraises et de framboises d’automne.

Les champs de soya de la Bleuetière Point du jour, à Lavaltrie, dans Lanaudière. Photo : Gracieuseté de la Bleuetière Point du jour

Son fils Jérémy prend même son kayak pour circuler entre les rangs. « Hier, je suis allé déboucher des drains et j’ai constaté l’étendue des dégâts en kayak. Et l’eau n’a pas beaucoup baissé depuis », mentionne le kayakiste. Les petits fruits qui étaient prêts à être récoltés ont été perdus, dit-il. Maintenant, reste à voir si des plants survivront et seront en mesure de produire l’an prochain, après que les racines aient baigné dans l’eau pendant plusieurs jours.

À l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec, la directrice générale, Jasmine Sauvé, rapporte que plus de 150 millimètres de pluie sont tombés par endroits dans Lanaudière, dans les Laurentides, en Estrie et en Montérégie, le 9 août, occasionnant surtout des pertes de petits fruits prêts à être récoltés.

« Des producteurs nous ont rapporté des pertes de fruits qui étaient mûrs et des champs inondés qui étaient inaccessibles durant la fin de semaine. Pour ce qui est des maladies racinaires, on pense que ce ne sera pas si pire », souligne-t-elle, en précisant que l’épisode de pluie, bien qu’exceptionnel, ne semble pas avoir été aussi dommageable que les mois entiers de précipitations subies par les maraîchers en 2023.

De l’eau dans l’étable

À Saint-Anicet, en Montérégie, la productrice laitière Josiane Carrière raconte avoir travaillé fort, le 9 août, pour faire sortir, au fur et à mesure, l’eau qui s’infiltrait abondamment dans son étable.

« On faisait des barrages avec la ration des vaches qui était mouillée, raconte l’agricultrice. On faisait dévier l’eau pour qu’elle sorte, un peu comme ce qu’on fait avec des sacs de sable. »

Même si elle n’a pas subi de dommages, elle dit avoir été surprise par la quantité d’eau qui est entrée et sortie du bâtiment.

À Saint-Anicet, en Montérégie, la productrice laitière Josiane Carrière raconte avoir fait des barrages avec la ration de ses vaches pour faire dévier la trajectoire de l’eau qui s’infiltrait abondamment dans son étable. Photo : Gracieuseté de Josiane Carrière