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La mammite bovine est redoutée par tout producteur laitier. Cette inflammation des tissus mammaires est asymptomatique ou symptomatique et peut notamment occasionner une diminution de la production laitière, de l’inconfort et de la douleur pour l’animal.
Les outils diagnostiques disponibles à ce jour sont l’examen physique de l’animal, le compte des cellules somatiques, le test de mammite de Californie, la bactériologie, qui nécessite un échantillon de lait frais et de qualité, ou encore la réaction en chaîne de la polymérase (PCR), qui identifie l’agent pathogène par la présence d’ADN.
Et si l’on vous annonçait qu’une nouvelle méthode de diagnostic est en développement par des chercheurs de l’Université de Montréal et de l’Université McGill? Il s’agit d’une méthode basée sur la détection des exosomes.
Mais qu’est-ce que les exosomes? Il s’agit de billes dans lesquelles se trouve une précieuse cargaison. Indécelables à l’œil nu, ces nanovésicules sont importantes pour la communication entre les cellules. Elles permettent la modulation de diverses réponses à la suite de la livraison de leur cargaison. Les exosomes, un type de vésicule extracellulaire, sont d’autant plus intéressants, car ils représentent l’état physiologique de la cellule qui les a produits. Cela signifie que les exosomes provenant d’une cellule malade sont différents de ceux générés par une autre en santé. Plusieurs études comparent la composition des exosomes entre des individus sains et ceux qui sont atteints de diverses pathologies, par exemple, dans le cas de cancers ou de maladies rénales. Cette approche comparative des profils exosomaux, appliquée dans le cas de la mammite bovine, permettrait d’obtenir une idée claire de l’impact d’une infection sur la qualité du lait et de rapidement déceler une infection de la glande mammaire, même chez les animaux ne présentant pas de symptômes apparents, grâce à la présence d’un marqueur associé à l’infection (schéma). Ces profils exosomaux permettront la confirmation que les cellules impliquées dans la formation du lait et sa distribution sont saines et de bonne qualité.
Les exosomes ont donc un excellent potentiel pour le développement de nouveaux outils diagnostiques dans le contexte de maladies infectieuses. Il est intéressant de les exploiter afin de protéger les troupeaux contre la mammite et autres pathogènes pouvant influencer la productivité laitière.
Ce projet de recherche a été financé par le regroupement stratégique Op+lait, du Fonds de recherche du Québec – Nature et technologie (FRQ-NT).
DR CHRISTOPHER FERNANDEZ-PRADA, M.V., Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal et Université McGill
AUDREY CORBEIL, Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal et Université de Sherbrooke
MARTIN OLIVIER, Université McGill