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SAINT-MICHEL – L’été avance, et c’est déjà le temps de la première récolte d’oignons verts. Chez les Barbeau, maraîchers de Saint-Michel, c’est également le temps d’évaluer l’efficacité de leurs techniques de lutte intégrée. Bonne nouvelle : les mouches stériles ont fait leur travail!
« C’est une grosse année à mouches, parce qu’on a eu un hiver doux, rapporte Olivier Barbeau. Malgré tout, on a très peu de dommages. Même le Green Banner, notre variété hâtive, est beau! » Et ce n’est pas tout : aucun traitement insecticide n’a jusqu’à présent été nécessaire contre la mouche de l’oignon! « On sait qu’il y a peu de dommages, parce qu’on a peu de rejets », ajoute Jean-Christophe, le frère d’Olivier. Dans l’espace où a lieu le triage, des montagnes d’oignons verts témoignent de la production exceptionnelle de cette année. En comparaison, la quantité de légumes rejetés (principalement parce que leur forme ne respecte pas les standards, et non parce qu’ils ont été piqués par un insecte) semble ridicule.
Et après?
Les résultats sont tellement positifs que l’entreprise familiale a pu diminuer la quantité de mouches relâchées sans que cela affecte le rendement. « On pourrait même arrêter de planter du Green Banner, avance Olivier Barbeau, mais je me dis que, si ça peut m’épargner un traitement, j’accepte de perdre un rang de temps en temps. » Pas le temps, cependant, de s’asseoir sur ses lauriers : après cette première récolte, les champs devront être ressemés et tout sera à recommencer. Les lâchers de mouches roses et le dépistage se poursuivront d’ailleurs jusqu’à deux semaines après la dernière récolte.
Le consortium Prisme a également mis sur pied un système de relevés afin que les cultivateurs d’une même région participant à l’initiative des mouches stériles puissent en constater l’efficacité chez les voisins. Les champs les plus à risque et les champs à faible population de mouches peuvent donc être identifiés, permettant ainsi l’achat du nombre optimal de mouches stériles pour un champ donné. « L’avantage de faire partie du réseau, c’est vraiment le partage d’information, confirme Mylène Fyfe, conseillère au consortium Prisme. Les producteurs peuvent partager leurs expériences et s’aider mutuellement. »
Mieux contrôler les moisissures
Depuis un peu plus d’un mois, des capteurs de spores apportent aux Barbeau une aide inestimable pour mieux lutter contre le mildiou et le botrytis. Les appareils recensent la quantité de spores de moisissures dans l’air, permettant d’ajuster les doses de fongicides. « Avant, c’était l’application systématique, explique Mylène Fyfe. Maintenant, si, une semaine, l’indice de spores est bas, on emploie une petite dose. Ça fait moins de gaspillage. »
La technologie a été mise au point pour différentes cultures comme l’oignon au fil des années. Le capteur est vérifié trois fois par semaine, puis les résultats sont diffusés à l’ensemble des producteurs qui font partie du réseau. Ainsi, il peut n’y avoir qu’un capteur pour plusieurs entreprises, et tous les participants en bénéficient. La quantité et la fréquence des traitements de fongicides sont modifiées en conséquence afin d’en optimiser l’usage.