Environnement 18 juin 2024

Une partie du Fonds vert retourne aux agriculteurs

MONTRÉAL – Un montant de 82 M$ provenant du Fonds d’électrification et de changements climatiques (FECC), communément appelé le Fonds vert, sera réinvesti dans la lutte aux changements climatiques des secteurs agricole, bioalimentaire et des pêcheries.

Le secteur agricole contribue de façon importante au FECC par l’entremise de la tarification carbone. En entrevue avec La Terre, le 21 mai, le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, a reconnu qu’en ce moment, ces sommes profitent peu, voire pas du tout, aux producteurs.

Les 82 M$ sont compris dans le montant de 106 M$, sur cinq ans, annoncé par le gouvernement du Québec, le 13 juin, pour soutenir l’agriculture dans la réduction de son empreinte carbone et pour faire face aux changements climatiques.

20 M$ pour la préparation

Le dévoilement de la 4e mise à jour du plan de mise en œuvre (PMO 4) du Plan pour une économie verte, le 18 juin, a permis d’apprendre que 20 M$ seront d’abord investis par Québec afin d’effectuer des études d’impact des changements climatiques dans chaque filière agricole. « Ce qu’on a pu réitérer, ces dernières semaines, avec nos partenaires du milieu, c’est que le 20 M$ est un premier pas. Ce qu’on veut faire avec cet argent-là, c’est permettre notamment de faire une évaluation des impacts des changements climatiques sur les cultures, de faire en sorte de savoir comment mieux les accompagner pour leur permettre de s’adapter. Donc, il y a un portrait qui doit être réalisé », a indiqué le ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charrette.

La méthode s’inspire de ce qui a été fait avec le milieu municipal, au cours des dernières années. Les études d’impact viseront à outiller le milieu agricole, à faire de la formation, à mieux identifier les zones de vulnérabilité ainsi que les risques liés aux changements climatiques auxquels les entreprises agricoles seront les plus exposées, à déterminer quels risques seront susceptibles de se matérialiser en premier avec le plus d’intensité et à savoir comment les atténuer. Les études d’impact pourraient aller aussi loin que la recommandation de changer d’activité agricole à long terme, ou de saisir des occasions d’affaires, comme la production de certains cépages, encore improbables il y a quelques années à peine.

Mise en œuvre en 2025

Dans un deuxième temps, des sommes devraient être investies par Québec pour déployer les moyens d’atténuation ou d’adaptation aux changements climatiques dans les fermes.

Je ne peux pas m’engager pour l’année prochaine, mais dès le PMO 5, vous aurez vraisemblablement des moyens pour permettre au secteur agricole, qui aura réalisé le portait de la situation, des moyens pour mettre en place des actions concrètes.

Benoît Charette, ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs

Une autre initiative qui bénéficiera au milieu agricole devrait d’ailleurs être annoncée prochainement par ce dernier.

Une réduction de GES attendue de 3,5 %

Québec anticipe notamment qu’une meilleure gestion des matières fertilisantes azotées et que les projets de biométhanisation agricole permettront de réduire les gaz à effet de serre (GES) agricoles de 0,7 mégatonnes (Mt) en 2030, soit une réduction de 3,5 % par rapport à 2019. Le potentiel de réduction est pourtant fixé à 1,6 Mt d’ici 2030. La différence entre les deux s’explique par le fait que les actions dans le secteur agricole requièrent des efforts de coordination importants, ce qui peut rendre les réductions plus difficilement atteignables à court terme.

Pour la même période, la réduction des émissions de GES totales du Québec est estimée à 20,7 Mt.