Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Une bande riveraine agricole efficace, c’est bon pour les cours d’eau, les champs et l’environnement.
En 1987, le Québec s’est doté d’une politique relative à la protection des rives, du littoral et des plaines inondables pour les milieux urbains, forestiers, agricoles, et ceux destinés à la villégiature. Jusqu’en 1991, en milieu agricole, cette politique s’appliquait seulement à certains secteurs ciblés, dont le Lac-Saint-Jean. En juillet 1991, le gouvernement a modifié cette politique pour que ses exigences couvrent l’ensemble des lacs et des cours d’eau en milieu agricole, imposant le respect d’une bande minimale de protection de 3 m de part et d’autre des plans d’eau.
Cette bande de végétation existe à l’état naturel et a un grand rôle protecteur :
- Elle retient le sol grâce aux racines et limite ainsi l’érosion;
- Elle retient les pesticides et les fertilisants;
- Elle peut avoir un effet parasol et limiter l’eutrophisation en abaissant la température de l’eau;
- Elle peut augmenter les rendements par son effet brise-vent, effet qui limite aussi l’érosion;
- Elle procure un habitat de qualité à la faune, dont les pollinisateurs et les prédateurs des ennemis des cultures;
- Elle améliore le paysage;
- Elle réduit les coûts d’entretien des cours d’eau, etc.
En 2013-2014, en collaboration avec le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et l’Organisme de bassin versant (OBV) Lac-Saint-Jean, le Groupe multiconseil agricole a réalisé un projet de sensibilisation sur le respect des bandes riveraines dans le bassin versant de la Belle Rivière, jugé problématique quant au dépassement de la concentration cible en phosphore (OBV Lac-Saint-Jean, 2013).
Les producteurs ont été rencontrés pour échanger sur les bienfaits des bandes riveraines et vérifier ce qu’il en était sur le terrain. Lorsque la bande était insuffisante, un piquetage des distances minimales a été effectué, guidant ainsi l’opérateur pour les interventions suivantes au champ.
Cet exercice a permis de cibler certains secteurs problématiques et des aménagements y sont prévus. Sans repères visuels, il est difficile pour les producteurs d’estimer les distances. En plantant arbres et arbustes, il devient plus facile de ne pas dépasser la zone tampon entre le champ et le cours d’eau. Aussi, avec un choix judicieux d’espèces indigènes, la bande riveraine est encore plus efficace.
Aménager les bandes riveraines, c’est beau, c’est bon (arbres fruitiers, arbustes à petits fruits) et, dans tous les cas, c’est bénéfique pour le cours d’eau, le champ et le producteur.
Pour vos projets d’aménagement; de l’aide financière pourrait être disponible. Vérifiez auprès des réseaux Agriconseils, ils sont présents partout en province. Contactez-les sans frais au 1 866 680-1858.
Bande minimale de végétation à conserver en milieu agricole
Vous devez conserver une bande minimale de végétation naturelle (sans labour ni culture) de 3 m de large de part et d’autre du cours d’eau, avec au moins 1 m sur le replat du terrain si le haut du talus se situe à moins de 3 m de la ligne des hautes eaux.
Source : Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Guide d’interprétation de la politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables, [En ligne], 2013. [www.mddelcc.gouv.qc.ca/eau/rives/guide-interpretationPPRLPI.pdf].
Karine Besson, technicienne en agroenvironnement
Groupe multiconseil agricole Saguenay–Lac-Saint-Jean