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Pressé par des médecins et des groupes environnementaux, Santé Canada a révisé les études ayant conduit à l’homologation du glyphosate et a conclu, le 11 janvier, qu’elle devait être maintenue.
Ces groupes de pression, dont Équiterre, avaient demandé au ministère de revoir l’homologation de cet herbicide, alléguant des lacunes dans son processus de réévaluation de 2017. Ces travaux avaient amené Santé Canada à reconduire pour 15 ans l’homologation de l’ingrédient actif du Roundup de Monsanto, notamment.
Le gouvernement fédéral a donc conclu la semaine dernière que les arguments des groupes de pression n’étaient pas fondés scientifiquement « à 100 % », et que, par conséquent, le ministère maintenait l’homologation du glyphosate, a indiqué Maryse Durette, conseillère en relations avec les médias pour Santé Canada.
Les « Monsanto Papers »
Outre les groupes de pression environnementaux, les chercheuses Louise Vandelac et Marie-Hélène Bacon, de l’Université du Québec à Montréal, ont également mis en doute la crédibilité des études scientifiques utilisées par le fédéral en 2017. Elles ont mentionné, dans une lettre transmise à Santé Canada en juillet 2017, que l’organisme fédéral responsable de l’homologation des pesticides, l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA), s’était « appuyé sur des études secrètes commanditées par l’industrie ».
Cette accusation trouve d’ailleurs écho dans tout le scandale des « Monsanto Papers ». En effet, le journal Le Monde a révélé à l’été 2017 que Monsanto utilisait une forme grave de fraude scientifique, appelée « ghostwriting », qui consistait à faire paraître des articles coécrits par des employés de Monsanto, mais signés par des scientifiques, contre rémunération, pour contrer les informations dénonçant la toxicité du glyphosate.
Santé Canada a répondu aux chercheuses Vandelac et Bacon, le 11 janvier, que l’ARLA s’était bel et bien appuyée sur les études commanditées par l’industrie dans le cadre du processus d’évaluation du glyphosate « à condition qu’elles aient été réalisées conformément aux bonnes pratiques en laboratoire et aux lignes directrices internationales en matière de présentation d’études ».
Santé Canada dit également utiliser des renseignements provenant d’autres autorités de réglementation. Le ministère n’a toutefois pas effectué ses propres études sur l’impact du glyphosate avant de l’homologuer.
Lire les étiquettes
Les Producteurs de grains du Québec, par le biais de leur président Christian Overbeek, se disent heureux du maintien de l’homologation du glyphosate par le gouvernement fédéral, d’après une décision basée sur la science et non sur les prétentions des groupes de pression. Le président rappelle toutefois aux agriculteurs leur responsabilité d’utiliser les pesticides selon les recommandations inscrites sur les étiquettes afin de préserver leur santé et l’environnement.