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TransCanada Pipeline risque de retrouver sur son chemin des producteurs agricoles et forestiers québécois fort mécontents.
La compagnie, qui vient de confirmer qu’elle ira de l’avant avec la construction d’un pipeline de 12 milliards (G) $, provoque la grogne chez ces producteurs de la région de Portneuf.
La raison de cette colère : TransCanada voudrait faire passer ses tuyaux sous leurs terres pour transporter jusqu’à 900 000 barils de pétrole brut par jour.
L’or noir proviendra de l’Ouest canadien et sera acheminé jusqu’à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, en passant par le Québec.
« Il y a effectivement une levée de boucliers de la part de producteurs (dans Portneuf) qui remettent en cause le tracé », confirme Pierre Bouffard, de l’UPA Rive-Nord, en entrevue à la Terre.
La grogne est bien réelle. « Nous avons été interpellés par un groupe de producteurs (agricoles et forestiers) qui considèrent que la construction du pipeline créerait un deuxième corridor (de tuyaux), précise-t-il. Un premier existe déjà pour le transport du gaz naturel; un deuxième serait construit pour le pétrole. »
Réjean Lesage, producteur laitier à Cap-Santé, fait partie des contestataires. Il dit avoir peine à croire qu’il se retrouvera bientôt avec « deux oléoducs côte à côte » sur sa propriété agricole.
Il s’en prend à l’attitude de la compagnie. « On a l’impression qu’ils (TransCanada) veulent nous mettre de la pression, soumet-il. Ils veulent aller vite et ne nous laissent pas le temps de réfléchir, de réagir. C’est frustrant. »
Le producteur qui possède 40 vaches laitières se demande maintenant si le mouvement d’opposition face au tracé préconisé par la compagnie permettra de renverser la vapeur. Parce que le temps semble jouer contre les opposants.
Il s’inquiète aussi de la présence d’employés de TransCanada dans ses terres. « Pour délimiter le tracé, dit-il, ils mettent de la peinture orange et fixent des rubans rouges. Ils font comme s’ils étaient chez eux. »
Jusqu’à présent, il a touché 500 $ de la compagnie à titre de compensation. « J’ai signé les autorisations permettant de faire les sondages sur mes terres, mais je n’ai pas dit que je voulais qu’ils mettent leurs tuyaux dessus », tient à préciser le producteur.
Questions sans réponses
Il y a un mois, une cinquantaine de producteurs de Donnacona et de Cap-Santé ont participé à une réunion convoquée par TransCanada Pipeline. Une rencontre où « on a posé des questions sans obtenir de réponses claires et précises », déplore Réjean Lesage. Une autre rencontre s’est tenue cette fois dans Portneuf, « où ça a brassé pas mal », rapporte le producteur.
Pour sa part, la compagnie maintient que son tracé n’est pas définitif mais elle a déjà déclaré qu’elle souhaite construire son oléoduc à proximité d’un gazoduc pour « minimiser le dérangement » Son porte-parole, Philippe Cannon, a déclaré à Radio-Canada, la semaine dernière, que TransCanada souhaite vouloir tâter le pouls de la population avant d’aller de l’avant avec son projet définitif.