Les producteurs agricoles qui contestent le choix du tracé pour le prolongement de l’autoroute 73 de la Beauce ont été victimes de menaces de mort.

Josée Bilodeau, propriétaire d’une terre boisée à Beauceville, a fait cette révélation surprenante jeudi après-midi, en conférence de presse à l’Assemblée nationale. Elle a indiqué qu’elle avait porté plainte après avoir reçu des menaces de mort au téléphone, en juin et mars derniers. Elle a ajouté que les producteurs agricoles, Manon Poulin et Marc St-Hilaire, de la ferme Bertnor de Saint-Simon-les-Mines, ont également reçu des menaces. Mme Bilodeau ajoute que des menaces de voies de fait et d’intrusion de sa propriété ont aussi été proférées à son endroit.

« Nos droits sont brimés », a dévoilé Josée Bilodeau, précisant qu’un noyau dur de Saint-Georges faisant pression pour le choix du tracé est, avait suscité le mépris à leur endroit.
Les producteurs agricoles concernés et le syndicat de base de l’Union des producteurs agricoles se disent d’accord avec tous les intervenants sur la nécessité de prolonger l’autoroute Robert-Cliche. L’automne dernier, la Cour supérieure a d’ailleurs donné raison aux producteurs agricoles qui réclament l’emprunt d’un tracé ouest, de moindre impact. Québec a par ailleurs choisi de mettre fin aux procédures en déposant en mars dernier le projet de loi 2.

L’opposition officielle réclame le retrait de ce projet de loi et dénonce l’attitude « rouleau compresseur » du ministre des Transports, Sam Hamad. Député de Gouin et porte-parole de l’opposition officielle en matière de Transports, Nicolas Girard souligne que le Barreau du Québec et la Protectrice du citoyen ont aussi dénoncé le projet de loi.

« Ce projet de loi vise à cacher une comédie d’erreurs du ministère des Transports, a déclaré Nicolas Girard. C’est une tentative de bâillon déguisée. Au fond, c’est David contre Goliath. On n’en serait pas là si le ministère des Transports avait travaillé correctement. »