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L’utilisation du concept des 4B dans la fertilisation des cultures devrait prendre de l’ampleur au Québec au cours des prochaines années.
C’est l’objectif que poursuit le Réseau végétal Québec grâce au renouvellement d’une entente d’une durée de trois ans (2022-2025) entre l’organisme et Fertilisant Canada visant à adapter le programme de gérance des éléments nutritifs 4B aux systèmes de production agricole québécois.
Le principe des 4B est simple : il s’agit d’appliquer les nutriments aux cultures au bon endroit, au bon moment, en bonne quantité et provenant de la bonne source.
Or, le Québec semble accuser un retard dans l’implantation de ces principes par rapport au reste du Canada.
« Actuellement, il y a 9,6 millions d’acres déclarés sous gestion 4B au pays. On n’a pas de chiffres pour le Québec vu la faible proportion d’acrages déclarés », affirme Benoît Pharand, président-directeur général du Réseau végétal Québec.
Cela ne veut pas dire que cette méthode n’est pas pratiquée dans les fermes d’ici, mais plutôt qu’elle n’est pas déclarée comme telle. « En raison du contexte réglementaire en agronomie qui est propre au Québec, on a dû adapter les techniques pour qu’elles soient identifiées 4B », explique le PDG.
C’est à ce travail que s’est attardé le Réseau végétal Québec lors de l’entente initiale avec Fertilisant Canada, qui s’est étalée entre 2019 et 2022. « Cela étant fait, on peut maintenant accélérer le déploiement des formations aux intervenants de première ligne, consultants et détaillants, pour qu’ils obtiennent la désignation 4B », précise M. Pharand.
Avantages et gains
Pour les producteurs agricoles, les avantages à adopter ces pratiques sont nombreux. En utilisant les nutriments nécessaires à la croissance des plantes au bon endroit et au bon moment, ils évitent la surutilisation des fertilisants, ce qui permet de réduire les coûts de ces intrants. La méthode permet également d’augmenter la productivité des cultures. Selon des données fournies par Fertilisant Canada, l’utilisation de la stratégie des 4B pour l’application de l’azote peut aussi se traduire par une augmentation des profits de 87 $ par acre comparé à la valeur de référence des cultures. Cela peut représenter une hausse des profits de plus de 22 000 $ par saison pour un producteur de maïs de l’Ontario qui exploite une ferme de 320 acres.
Selon M. Pharand, le principe des 4B aidera à atteindre les objectifs gouvernementaux en matière de réduction des gaz à effet de serre (GES). Rappelons que le Plan d’agriculture durable 2020-2030 du gouvernement du Québec a pour cible une réduction de 15 % des engrais azotés. Pour sa part, le Canada vise à réduire les niveaux absolus d’émissions de GES découlant de l’application d’engrais de 30 % sous les niveaux de 2020 d’ici 2030.
« Tout est maintenant en place pour mieux faire connaître les principes des 4B aux producteurs et aux intervenants de première ligne. L’objectif est d’atteindre 15 millions d’acres déclarés au Canada, y compris les acrages au Québec », précise Benoît Pharand.