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La confirmation, hier, par Pierre Arcand, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, que Québec donnerait son aval au projet d’une ligne électrique de 400 kilomètres entre Montréal et le Lac-Saint-Jean sème la grogne dans Lanaudière.
Le groupe Citoyens sous haute tension, qui mène la contestation contre le projet, s’explique mal l’empressement du gouvernement dans le dossier. « Depuis le début, Hydro-Québec n’a jamais été capable de justifier le projet », a lancé la présidente du groupe de contestation, l’agricultrice Chantal Lapointe.
La productrice laitière de Rawdon déplore que les solutions de remplacement aux projets du gouvernement n’aient jamais été prises en compte. « Nous, on proposait d’utiliser les lignes électriques existantes qui sont en fin de vie, explique-t-elle. Plusieurs ingénieurs ont confirmé la faisabilité de notre solution, mais le gouvernement ne l’a pas pris en considération. »
Pas de consultation des agriculteurs de la part de la CPTAQ
En vertu de l’article 66 de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles, le ministre a exigé un avis à la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) sur un projet de ligne électrique. La Commission a publié son avis sans avoir pris le pouls du milieu agricole. Une situation que déplore la Fédération de l’UPA de Lanaudière. « On s’attendait à ce que la CPTAQ tienne des consultations publiques, soutient le directeur régional Gilbert Nicole. On est vraiment déçus de ne pas avoir été consultés. » Dans sa note déposée le 16 mars dernier, la CPTAQ ne s’oppose pas à la ligne électrique, mais propose quelques modifications pour qu’elle empiète moins sur le territoire agricole. La Commission suggère également que le poste de transformation Judith-Jasmin, qui doit être aménagé à Terrebonne, soit déplacé afin de conserver une plus grande superficie de terres cultivables.
Une consultation bidon
La présidente de Citoyens sous haute tension, Chantal Lapointe considère que la consultation auprès du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a été un véritable gaspillage d’argent des contribuables. « Le ministre n’a pas pris au sérieux les recommandations du rapport », note-t-elle. Même son de cloche chez le directeur régional, Gilbert Nicole, qui qualifie l’exercice de bidon. « Le BAPE a rendu son rapport presque en même temps que la Régie de l’énergie faisait ses recommandations », mentionne M. Nicole.
Si elle se dit sidérée par l’attitude du gouvernement, Chantal Lapointe souhaite que les lignes électriques passent à au moins un kilomètre de toute ferme d’élevage. « Il y a plusieurs fédérations qui ont passé une résolution en ce sens. Hydro-Québec doit en tenir compte. »
Au moment de mettre le texte en ligne, le ministre Pierre Arcand n’avait pas rappelé la Terre.