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La Coalition Saint-Laurent craint la répétition d’un modèle d’affaire pourtant dénoncé dans deux études.
La Coalition Saint-Laurent a dénoncé le projet de créer un Office Canada-Québec dans le but d’exploiter le gisement pétrolier Old Harry, un des projets mis de l’avant par le premier ministre Jean Charest lors de son discours inaugural le 24 février dernier. Le groupe brandit le danger de la répétition d’un accident ayant causé la mort de 17 personnes au large de Terre-Neuve, ou encore une marée noire à l’image de celle qui s’est produite l’été dernier dans le golfe du Mexique.
Selon la Coalition, qui regroupe 50 organismes et associations, des négociations secrètes ont lieu en ce moment pour créer un Office sur les hydrocarbures extracôtiers, le gisement Old Harry se situant, dans le golfe du Saint-Laurent. Dans son message inaugural, Jean Charest a parlé « de conclure, dans les meilleurs délais, une entente avec le gouvernement fédéral.
La création d’un tel office devrait auparavant être soumise à un examen public, surtout à la lumière des conclusions de deux commissions indépendantes, mises sur pied aux États-Unis et à Terre-Neuve, soutien le groupe. Les commissions ont remis en question la capacité de tels offices d’assurer la sécurité des opérations et la protection de l’environnement. Elles ont conclu que le fait de confier à une seule agence le mandat de promouvoir à la fois le développement économique, la protection de l’environnement et la sécurité des opérations, créait un conflit d’intérêts.
La commission canadienne a de plus reproché dans son rapport le fait que l’Office Canada-Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers puisse se soustraire à la Loi d’Accès à l’information et à l’examen du vérificateur général de Terre-Neuve.
Un moratoire demandé
La Coalition Saint-Laurent a déjà réclamé un moratoire plus tôt en février, à la suite du dépôt officiel du projet de forage exploratoire sur le site Old Harry par la compagnie néo-écossaise Corridor Resources. Ce projet serait semblable à celui réalisé dans le golfe du Mexique par la plate-forme Deepwater Horizon, exploitée par BP. Ce forage pourrait être effectué en 2012, au plus tard 2014, à environ 6 km des frontières maritimes québécoises.
À ce moment, la Coalition dénonçait déjà les dangers d’un tel projet dans l’environnement du golfe du St-Laurent. « Le golfe est une mer intérieure et de nombreuses communautés vivent dans cinq provinces qui seraient toutes mises à risque par un forage exploratoire » Indiquait alors Karel Mayrand de la Fondation David Suzuki.
La Coalition demandait que le processus d’évaluation environnementale comporte un examen devant une commission et la consultation de l’ensemble des populations côtières du golfe du Saint-Laurent. Considérant que la catastrophe dans le golfe du Mexique concernait un forage exploratoire tout comme celui que compte réaliser Corridor Resources,
« Il est impératif qu’une planification spatiale des usages actuels et futurs des milieux côtiers et marins soit initiée, en particulier pour définir un réseau d’aires marines protégées capable d’assurer le fonctionnement des fragiles écosystèmes dont nous dépendons » concluait Patrick Nadeau de la SNAP Québec.