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Les producteurs maraîchers du Québec devront bientôt relever le défi de remplacer leurs boîtes en carton par des contenants en plastique recyclables pour commercialiser leurs produits.
Cette nouvelle approche semble en effet incontournable, selon une étude réalisée par les firmes Forest Lavoie Conseil et MOA Management, et présentée lors de l’assemblée générale annuelle de la Fédération des producteurs maraîchers du Québec, le 24 février dernier. Ces contenants sont déjà largement implantés en Europe et pénètrent environ 15 % du marché états-unien. Or, faut-il le rappeler, Walmart, le plus gros détaillant alimentaire aux États-Unis, est le premier gros joueur à avoir intégré les CPR dans sa chaîne de distribution, et ce géant est maintenant présent en alimentation au Canada et au Québec. La hausse du prix des boîtes en carton et la politique québécoise de gestion des matières résiduelles incitent aussi à prendre ce virage.
L’enjeu pour les maraîchers québécois sera de tirer leur épingle du jeu dans ce processus, pris en étau entre les grands détaillants et les trois fournisseurs de CPR (IFCO, Georgia Pacific et Polymer Logistics) qui contrôlent 95 % de ce marché. Ils doivent effectuer des études de faisabilité et des plans d’affaires et négocier avec les fournisseurs ainsi qu’avec les chaînes d’alimentation afin de maintenir la compétitivité de leurs entreprises.
Incontournable
Le phénomène n’est pas nouveau. Les deux plus importants détaillants en alimentation aux États-Unis, Walmart et Kroger, ont intégré les CPR dans leur fonctionnement. En Angleterre, 95 % des produits maraîchers voyagent désormais dans de tels contenants, 60 % en France. La concentration forte en alimentation au Québec, où Loblaws, Metro et Sobeys contrôlent 67 % du marché, pourrait faciliter l’implantation de ces nouveaux contenants. Loblaws, qui a adopté une politique de réduction des emballages, effectue présentement un projet pilote à ce sujet.
Ces contenants, bien ajourés et rigides, permettent une bonne circulation d’air et, partant, assurent des produits plus frais et de meilleure qualité aux consommateurs, s’il n’y a pas de rupture de la chaîne de froid, bien sûr. Ils peuvent être acheminés directement dans les comptoirs des épiceries, réduisant les manipulations des produits et augmentant leur durée de vie.
Bref, les CPR réduisent les pertes et contribuent à abaisser les coûts d’enfouissement des rejets. Les producteurs diminuent leurs frais d’emballage, surtout pour les grands formats, par rapport aux boîtes en carton. Ces boîtes, empilables, requièrent peu d’espace d’entreposage et sont compatibles avec tous les fournisseurs, peu importe. Au chapitre des inconvénients, il faut retenir l’absence de visibilité pour les fermes maraîchères, qui ne peuvent y apposer leur logo. Cette approche nécessite aussi une gestion serrée pour louer le nombre précis de contenants et éviter d’en égarer. Il pourrait y avoir un risque de pénurie de contenants, lors des pics de récolte, comme cela s’est vu aux États-Unis. L’absence de centre de lavage au Canada risque de freiner quelque peu la mise en place de ce système. Le coût serait plus élevé s’il faut en effet retourner les contenants à Chicago, où se trouve le centre de lavage le plus proche.
Coûts
Il est pour l’heure difficile de définir ces coûts pour les producteurs, faute d’études publiques disponibles. On sait que les coûts de location sont plus élevés s’il n’y a pas de centre de services à proximité et pour les fermes en régions éloignées. En pratique, les maraîchers états-uniens louent ces contenants de fournisseurs souvent localisés près des zones de production. Le coût de location varie en fonction de la vitesse de rotation du contenant. Plus le cycle de rotation est court, meilleur est le coût de location. Aux États-Unis, les CPR parcourent une distance moyenne de 2400 milles entre la ferme et leur retour à un centre de lavage. Le cycle peut varier de 15 à 90 jours. On estime que la location varie de 0,90 $ à 1,40 $ pour une rotation.