Environnement 22 septembre 2014

Gaz de schiste : les négociations reprendront bientôt

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Le gouvernement continue par ailleurs d’être blâmé sur sa gestion de l’exploitation des gaz de schiste.

QUÉBEC – Les négociations entre l’industrie du gaz de schiste et les producteurs agricoles reprendront bientôt. La Terre a appris que l’Union des producteurs agricoles (UPA) et l’Association pétrolière et gazière par le biais de son nouveau président, Lucien Bouchard, ont convenu de se voir d’ici la fin avril pour établir un calendrier de discussions.

Ministre des Ressources naturelles et de la Faune, Nathalie Normandeau confirme que son gouvernement veillera à la rédaction d’une « entente type » telle qu’annoncée par le ministre des Finances. Au moment de présenter son budget, rappelons que Raymond Bachand a promis un encadrement légal et réglementaire afin de fixer les normes de futures ententes entre l’industrie et les propriétaires de terrains, principalement des agriculteurs. Nathalie Normandeau a précisé à la Terre que les ententes seront négociées entre l’industrie et les propriétaires.

Le gouvernement sévèrement blâmé

Après le rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement, Québec reçoit un second blâme sévère, cette fois de la part du Commissaire au développement durable. Jean Cinq-Mars juge que les ministères du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, d’une part, et des Ressources naturelles et de la Faune, d’autre part, se sont traîné les pieds.

« Les ministères, affirme-t-il, n’ont pas pris les devants pour bien encadrer le développement de ce secteur pour garantir qu’on ait un équilibre entre les bénéfices pour l’entreprise et les bénéfices pour la société tout en protégeant l’environnement. »

En conférence de presse, Jean Cinq-Mars déplore le fait que les deux ministères n’ont pas tenu compte des principes de développement durable, dont les principes de précaution, d’efficacité économique et d’accès à l’information.

Il explique que Québec a donné les terrains sur une approche minière et non gazière, soit à 10 ¢ l’hectare. Résultat, Québec n’a empoché que 200 000 $ jusqu’ici pour l’exploration sur deux millions d’hectares, comparativement à la Colombie-Britannique qui a encaissé le joli magot de 2,4 G$.

En ce qui concerne l’acceptation sociale des gaz de schiste, Jean Cinq-Mars estime que Québec aurait dû donner de l’information et solliciter la participation des élus ou des organismes locaux pour les prévenir de l’exploration à venir.

« Il faut fournir beaucoup d’informations à la population, semonce-t-il. Il faut avoir une information juste, impliquer les acteurs locaux et informer les gens. »

En matière d’environnement, le commissaire estime que Québec aurait dû prendre certaines mesures de précaution. Il aurait fallu s’assurer, donne-t-il pour exemple, que les eaux de fracturation contenant des produits chimiques ne causent pas de problèmes de contamination de l’eau potable pour les voisins des puits. Si les deux ministères concernés ont accepté toutes ses recommandations, il ne s’attend pas pour autant à ce qu’ils répondent immédiatement.

Pour la ministre des Ressources naturelles, le rapport du commissaire au développement durable « n’a rien d’accablant ». Elle juge que ses recommandations sont positives, précisant que son ministère allait s’y conformer. Nathalie Normandeau s’est dite « surprise » d’entendre le commissaire affirmer que l’industrie s’est développée trop rapidement.

« On n’a pas encore d’industrie du gaz de schiste au Québec, là, proteste-t-elle. C’est un secteur qui est très, très, très embryonnaire. »