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En Estrie, des propriétaires d’abattoirs et de boucheries font équipe avec la MRC de Coaticook et l’organisme Synergie Estrie pour trouver des voies de revalorisation des résidus d’abattage selon une approche d’économie circulaire. « Nous nous sommes aperçus que les abattoirs avaient une problématique de ce côté-là, car les règles environnementales ne permettent pas de composter ces matières sur le site et que ça leur coûte très cher de les envoyer à l’équarrissage », rapporte Cynthia Corbeil, coordonnatrice de l’économie circulaire à la MRC de Coaticook.
Le projet en cours, qui a obtenu une subvention fédérale de 225 000 $ sur trois ans, comprend deux volets de recherche. Le premier, mené avec la collaboration de l’organisme Biopterre de La Pocatière, au Bas-Saint-Laurent, évalue le potentiel de la technique de digestion aérobie thermophile.
La recherche se penche actuellement sur l’analyse des bactéries contenues dans les résidus qui sortent de ce processus, puis cherche à déterminer s’ils pourraient servir de compost en agriculture.
L’autre volet de la recherche, mené avec le Centre de recherche Écofaune Boréale, de Saint-Félicien au Lac-Saint-Jean, évalue différentes méthodes de tannage écoresponsable qui pourraient permettre aux abattoirs de revaloriser les peaux des animaux en cuir ou en fourrure, en mettant sur pied des tanneries locales. L’un des chercheurs travaillant sur ce projet, Daniel Poisson, explique toutefois qu’il reste encore plusieurs expériences à mener pour tester différents produits de remplacement du chrome dans les techniques de tannage. L’une d’elles, explorée dans une perspective d’économie circulaire, est de récupérer les résidus de bois issus de l’industrie forestière afin de les utiliser pour le tannage du cuir.
Des abattoirs impliqués
Point intéressant de ce projet de recherche à deux volets, le gouvernement fédéral n’est pas le seul à y investir des fonds. Des abattoirs et des boucheries y contribuent également financièrement, dont l’abattoir régional de Coaticook. « Pour nous, il y a un grand intérêt pour ces méthodes de revalorisation, car actuellement, on dépense environ 50 000 $ par année seulement pour envoyer les peaux et autres résidus à l’équarrissage. C’est un peu comme jeter de l’argent à la poubelle », commente Jacynthe Lévesque, copropriétaire de l’entreprise. Elle considère qu’il serait beaucoup plus profitable, autant pour l’environnement que pour les finances de son entreprise, d’investir 20 000 $ ou 30 000 $ dans un dispositif de biocompostage qui lui permettra des économies à long terme. Un autre abattoir de la Mauricie participe également à un projet en collaboration avec Écofaune Boréale pour mettre sur pied une tannerie locale où pourront être revalorisées les peaux issues de ses activités.