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COOKSHIRE-EATON – La récupération des plastiques agricoles a fait l’objet de longues discussions, lors de l’assemblée générale annuelle de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de l’Estrie, qui s’est tenue à Cookshire-Eaton, le 20 octobre.
La région a son propre modèle depuis quelques années, à savoir que les plastiques y sont directement récupérés à la ferme. Donc, nul besoin pour les producteurs de l’Estrie de se déplacer au centre de tri, comme c’est le cas ailleurs au Québec. Cela fait en sorte d’augmenter le niveau de recyclage.
La région a reçu l’aval d’AgriRÉCUP pour continuer à fonctionner avec ce système, malgré l’entrée en vigueur de nouvelles dispositions élargissant les plastiques réglementés. Toutefois, la collecte à la ferme implique des frais supplémentaires.
À l’instar d’autres intervenants, Jocelyne Bergeron, de Saint-Georges-de-Windsor, notamment productrice fourragère, a souligné au micro que la récupération des plastiques à la ferme faisait partie de la qualité de vie des agriculteurs de la région. Elle s’inquiète néanmoins des frais pour conserver ce système. « On ne sait pas combien ça va nous coûter au final », a-t-elle déploré.
Une conseillère en environnement de l’UPA, Julie Duquette, a expliqué à l’assemblée que des discussions étaient en cours pour évaluer si une partie des écofrais pourrait servir à éponger une partie des frais de ce programme estrien. En conséquence, plutôt que d’adopter une résolution pour réviser les modalités de financement, l’assemblée a décidé de continuer d’étudier le dossier avant de formuler une demande précise.
Beaucoup d’eau, pas assez de soutien
L’Estrie figurant parmi les régions agricoles qui ont reçu le plus de pluie au cours de l’été, les délégués ont adopté trois résolutions pour favoriser l’adaptation aux changements climatiques et la résilience face aux événements extrêmes, d’un point de vue tant technique que financier, en demandant notamment la réévaluation des modes et niveaux de compensation de La Financière agricole du Québec.
Pressés de toute part financièrement, les producteurs ont appelé à une manifestation plus radicale de leur insatisfaction face au soutien des instances publiques, parapubliques et politiques. Bernard Lapointe, président du syndicat local du Haut-Saint-François, a suggéré au micro que l’on n’invite pas le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, au congrès général de l’UPA à Québec, en décembre.
Questionné sur sa perception du rôle du ministre Lamontagne, le président de la fédération régionale, Michel Brien, a eu ces mots : « On n’est pas assez soutenus par le ministre. On voudrait qu’il envoie un signal clair à La Financière agricole qu’on a besoin de support. »
Fermes de proximité
Plusieurs des résolutions adoptées ont porté sur des enjeux touchant les fermes de proximité, soit les fermes de petite taille déclarant moins de 100 000 $ de revenus agricoles. Ces dernières représentent près de la moitié des fermes de l’Estrie. L’assemblée a convenu de réclamer l’adaptation des programmes financiers, la reconnaissance de l’importance de ces entreprises pour l’autonomie alimentaire et une voix au conseil général de l’UPA, de même qu’un meilleur accès aux grands abattoirs pour de petits volumes. Rappelons à ce sujet que Le petit abattoir a interrompu ses activités plus tôt cette année.
La région a aussi connu une arrivée massive de néo-ruraux qui, lorsqu’ils acquièrent des terres en zone verte, cessent parfois la production agricole. Les membres ont adopté une résolution afin que la Fédération de l’UPA-Estrie intègre la question des terres en friche dans son plan d’action. « C’est un gros enjeu, a déclaré Michel Brien, en entrevue. On ne sait pas encore quelle est la solution, si elle sera légale, financière ou quoi, mais on va continuer à y réfléchir. »