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Hier, le 3 octobre, le gouvernement Trudeau a annoncé aux provinces qu’il y aura un prix minimum aux émissions de carbone. Cette décision aura notamment un impact sur plusieurs intrants agricoles comme le diesel, les engrais azotés et plusieurs autres.
Justin Trudeau a ainsi placé les provinces devant le fait accompli alors que ces dernières menaçaient de ne pas collaborer à la politique nationale de réduction des gaz à effet de serre (GES) tant qu’Ottawa ne rediscuterait pas des transferts en santé. L’annonce faite à la Chambre des communes a eu l’effet d’une douche froide sur les ministres de l’Environnement de trois provinces (Saskatchewan, Terre-Neuve et Nouvelle-Écosse) qui ont claqué la porte d’une conférence nationale des ministres qui se tenait alors à Montréal. Les autres provinces n’ont pas vraiment protesté contre le coup de force fédéral puisque leurs politiques actuelles de réduction des GES (taxe carbone ou bourse du carbone) pourront continuer dans la mesure où le prix minimum fixé par Ottawa est respecté.
Le prix du carbone décrété par Ottawa sera de 10 $ la tonne d’équivalent CO2 dès 2018 et il augmentera de 10 $ par année jusqu’en 2022 pour atteindre 50 $. Les grands émetteurs de GES du Québec doivent déjà participer à une bourse du carbone avec la Californie et bientôt avec l’Ontario. Le prix actuel dans ce marché (Western Climate Initiative) est de 16 $ la tonne.
Impact sur les exportations
La Fédération canadienne de l’agriculture (FCA) a immédiatement souligné le risque que pose la nouvelle tarification du carbone quant à la compétitivité des produits agricoles canadiens sur les marchés internationaux. « Les prix de nombreux produits agricoles sont fixés à l’échelle mondiale et certains des principaux pays concurrents du Canada n’ont pas l’intention d’instituer la tarification du carbone, ce qui place les exportateurs agricoles canadiens dans une position concurrentielle désavantageuse », a déclaré Ron Bonnett, président de la FCA. Ce dernier demande donc une consultation des agriculteurs pour que la politique soit « solidement coordonnée » avec le secteur, qui pourrait notamment bénéficier d’une participation aux protocoles de crédits compensatoires pour la séquestration ou la réduction du carbone.