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Le biochar permet de valoriser de nombreux résidus agricoles ou forestiers en les transformant en différents produits aux multiples usages agricoles, et même en énergie.
La biomasse comme matière première
Pour réduire les émissions carbone, il doit s’agir de matière organique résiduelle. La principale est le bois (copeaux, palettes hors d’usage, etc.) et d’autres biomasses agricoles possibles sont le fumier animal, l’écorce des grains d’avoine, les fanes de maïs, les écailles de tournesol, les noyaux, le blé dégradé, les criblures de grains, les résidus de production du chanvre, etc.
La transformation par la pyrolyse
Pour transformer la biomasse, on procède d’abord au séchage puis à la carbonisation en pyrolyseur pour augmenter le taux de carbone. Le chauffage se fait sans oxygène, à une température pouvant aller de 450 à 800 °C, pendant de quelques secondes à 40 minutes.
1 – Du biochar (charbon de grosseur variable : de poudre à copeaux)
Le biochar a une panoplie d’applications, dont plusieurs en agriculture. En culture, il sert comme amendement pour le sol. En élevage, on l’intègre à l’alimentation ou on l’ajoute à la litière pour améliorer la santé et le bien-être des animaux. Il est aussi utilisé pour traiter le fumier (odeurs/rétention des pathogènes).
2 – De l’huile
Transformée en vinaigre, cette huile est utilisée pour les cultures (en version concentrée, comme biopesticide, ou encore, en version hautement diluée, comme biostimulant pour les plants).
3 – Du gaz
Il peut être utilisé comme carburant pour la production même du biochar (dans un système circulaire) ou encore être raccordable à un réseau.
Comment la pyrolyse réduit-elle les émissions de GES?
En transformant les matières organiques résiduelles en biochar, on empêche que celles-ci se dégradent et émettent dans l’atmosphère des gaz à effet de serre. C’est la séquestration.
De multiples biochars
Selon l’essence de bois ou la biomasse agricole utilisée, la durée de cuisson, sa température de cuisson et la taille du produit fini (granulométrie), les centaines de biochars possibles auront différentes propriétés.
La production artisanale, une bonne idée?
Contrairement à la production industrielle, la production maison de biochar peut entraîner non pas une réduction des gaz à effet de serre (GES), mais une augmentation, avec les émissions de fumée de la combustion du bois.
Pyrolyser à la ferme
La pyrolyse ne se fait pas exclusivement à l’usine. Plusieurs agriculteurs en Suisse, par exemple, ont leur propre système de pyrolyse. BioChar Boréalis compte d’ailleurs aller analyser leur pratique sur place à l’automne 2023.
Un héritage millénaire
Au 20e siècle, des archéologues et pédologues ont étudié un sol très noir et riche, trouvé en Amazonie, appelé terra preta. Ce sol n’était pas naturel, mais avait été transformé par l’homme. Les autochtones précolombiens avaient recours à l’enrichissement du sol en charbon de bois et en matières organiques pour améliorer sa stabilité et lui conférer une fertilité exceptionnelle.