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La piste cyclable projetée sur une ancienne voie ferrée traversant les terres agricoles de Sainte-Hénédine, dans Chaudière-Appalaches, risque de compliquer le quotidien d’un couple d’agriculteurs si elle se concrétise.
« Nous sortons nos vaches soir et matin. Or, la voie ferrée passe entre l’étable et l’entrée du champ, à quelques pas de la ferme et de l’arrière de notre maison », souligne la productrice laitière Chloé Gouin. Son conjoint Pascal Laverdière et elle s’imaginent mal devoir faire attendre les cyclistes 30 minutes chaque fois qu’ils doivent faire traverser le troupeau.
D’autres enjeux les tourmentent, dont la question de la sécurité et des assurances. « Quand nous avons parlé à notre courtier, il croyait d’abord que la piste passerait devant la maison, mais quand nous lui avons expliqué qu’elle passerait derrière, entre l’étable, la maison et le garage, il y a eu un long silence sur la ligne », raconte la productrice laitière.
La meilleure solution pour régler le problème, selon eux, aurait été de faire dévier la piste devant leur maison, en bordure de la route Sainte-Thérèse, mais ils ont compris que cette proposition ne serait pas retenue. « On sent une grande mécompréhension envers notre réalité agricole », confie Mme Gouin.
Plusieurs scénarios
La municipalité régionale de comté (MRC) de la Nouvelle-Beauce, qui pilote le projet, signale que cette déviation de la piste fait encore partie des scénarios possibles. « Ce projet de piste cyclable est en attente d’une subvention. S’il l’obtient, nous pourrons enclencher le processus et aller rencontrer les propriétaires qui sont affectés pour trouver avec eux les meilleures solutions », indique Marie-Josée Larose, directrice du Service d’aménagement et de développement du territoire à la MRC.
Parmi les mesures qui pourront être proposées, Mme Larose mentionne une traverse de béton plus large, une clôture, une passerelle ou l’ajout de signalisation en bordure des traverses d’animaux. « Nous allons évaluer ce qui se fait ailleurs, car d’autres pistes ont été construites en milieu agricole et des problèmes similaires ont dû être rencontrés. L’objectif n’est pas de créer des conflits, mais de trouver les meilleures solutions pour assurer la sécurité de tous », dit-elle.
Une piste à vocation régionale
De son côté, le maire de Sainte-Hénédine, Michel Duval, admet que la ferme du couple Gouin-Laverdière est la plus touchée par le projet. « Les inconvénients [pour eux] sont quand même majeurs », reconnaît-il, précisant néanmoins que la population est majoritairement favorable à ce projet destiné à relier les véloroutes de la Beauce et de Bellechasse. Celui-ci reste tributaire d’une subvention, dont l’octroi est attendu d’ici juin. La Commission de protection du territoire agricole a quant à elle déjà donné son aval, en 2017, à l’utilisation de l’emprise ferroviaire à des fins récréotouristiques.