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Les quelque 200 hectares de terres agricoles en milieu urbain que possèdent les Sœurs de la Charité de Québec pourraient devenir un symbole dans les efforts déployés afin d’accroître l’autonomie alimentaire du Québec. Une offre d’achat a été déposée par le gouvernement provincial pour y développer un parc d’innovation agricole.
Le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, souhaite en effet s’inspirer des initiatives de l’Intervale Center au Vermont et d’un parc de Sabadell en Espagne. L’agroparc serait axé sur l’autonomie alimentaire, l’enseignement, la recherche et la préservation de l’héritage historique des lieux. Actuellement, les terres situées dans le secteur de Beauport sont louées. Des céréales et du soya y sont cultivés.
Si la congrégation religieuse accepte la proposition soumise le 9 septembre, le gouvernement provincial apparaîtrait alors comme l’unique propriétaire du terrain. Les Sœurs disposent d’un délai de 21 jours pour transmettre leur réponse. Bien que l’information n’ait pu être confirmée, l’offre correspondrait à la valeur foncière de la superficie en exploitation, soit approximativement 30 M$.
De nombreux partenaires mis à contribution
Dans l’élaboration de son concept, le gouvernement du Québec veut impliquer la Ville et les Sœurs de la Charité. Il est notamment question d’intégrer un parcours historique et pédagogique sur les terres de la congrégation. Des partenariats de recherche avec l’Université Laval sont aussi envisagés. « Des échanges et des consultations seront tenus après une éventuelle acquisition », indique le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).
Quant à la vente des produits agricoles – dont la nature n’a pas été précisée –, le ministère prévoit les écouler au Grand Marché de Québec. En outre, les fertilisants provenant du Centre de biométhanisation de l’agglomération de Québec seraient utilisés. « Ce projet, appelé à être raffiné, se veut mobilisateur et devrait favoriser l’adhésion du milieu », commente le relationniste du MAPAQ, Yohan Dallaire Boily.
L’UPA ravie
La Fédération de l’UPA de la Capitale-Nationale–Côte-Nord voit pour sa part d’un bon œil l’initiative du gouvernement. « Le choix de maintenir la vocation agricole de ces terres de qualité est essentiel, surtout si l’on veut développer l’autonomie alimentaire du Québec. Elles comptent plus de 100 ans d’histoire et ont une valeur patrimoniale inestimable », mentionne sa présidente, Jacynthe Gagnon.
Rappelons que les 211 hectares de terres ont été rétrocédés aux Sœurs de la Charité en décembre dernier après l’abandon du projet de miniville de 6 500 unités résidentielles porté par le promoteur Michel Dallaire et appuyé par l’administration Labeaume. Sur la table à dessin depuis 2014, le gouvernement a refusé à deux reprises de modifier la vocation agricole de cette zone enclavée de l’est de la ville.