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SAINT-JEAN-PORT-JOLI – Daniel Dubé, un ancien producteur laitier qui avait changé de trajectoire il y a 20 ans pour s’investir dans la culture de tournesols biologiques, vient encore, à 68 ans, de s’attaquer à un nouveau défi. En mai, il a décidé de confier ses cultures de la Ferme Pré Rieur, à Saint-Jean-Port-Joli, au fils de l’un de ses confrères producteurs bio afin de se consacrer totalement à la production de son huile oléique, un gras mono-insaturé qui est une source majeure d’oméga-9.
« Le point tournant est survenu en 2015 quand on a accédé à la transformation », raconte-t-il. Aujourd’hui, la presse qui transforme ses graines de tournesol en huile fonctionne à plein régime. Ce marché s’annonce prometteur pour ses associés et lui. Un nouveau client leur a commandé cette année 10 000 litres de leur huile, ce qui représente la production entière de l’année 2019.
Expansion de ses cultures
Les terres de sa ferme de Saint-Jean-Port-Joli ne suffisent plus déjà à répondre aux besoins de fabrication de ses produits vendus sous la marque Pré Rieur. Cette année, il s’attend à produire 20 000 litres d’huile. Il espère doubler sa production en 2021, mais pour y parvenir, il devra continuer d’agrandir le réseau de terres sur lesquelles il fait pousser ses semences de tournesols biologiques provenant de l’Ouest canadien.
En 2019, ses cultures s’étendaient sur 65 acres et en 2020, sur 95 acres. Il lui en faut plus et il travaille à bâtir un réseau. Jusqu’à présent, il a conclu des ententes avec quatre fermes et en recherche d’autres entre Lévis et Saint-Pascal-de-Kamouraska. Ces producteurs, qu’il qualifie de « partenaires », paient les semences, mais il leur achète leur production.
La récolte des tournesols se fait tard, à la fin octobre. Daniel Dubé obtient entre 270 et 300 litres d’huile par tonne métrique de graines de tournesol. Pour être qualifiée d’oléique, une huile de tournesol doit contenir un minimum de 75 % de gras mono-insaturés.
La sienne en contiendrait 81,63 %, dit-il, selon une experte en huiles végétales qui en a fait l’analyse en laboratoire.
Partenariat avec la ferme-école de l’ITA Depuis quelques années, près de cinq acres de tournesols biologiques sont plantés sur une terre qui appartient à la Ferme-école Lapokita de l’Institut des technologies agroalimentaires (ITA) de La Pocatière. Daniel Dubé fournit les semences et l’école se charge avec ses étudiants du sarclage et de la récolte à l’automne, puis revend les graines récoltées à la ferme Pré Rieur. Le directeur adjoint de l’ITA, Serge Fournier, souligne que cette coopération permet à l’école d’en tirer des revenus et de diversifier son enseignement à peu de coûts. Une vingtaine d’étudiants s’impliquent dans cette production, ce qui les initie à un type de culture qui ne se pratique pas à grande échelle. « Peut-être que ça peut donner l’idée à certains de vouloir se diversifier dans des cultures moins répandues », croit M. Fournier. Des étudiants ont notamment contribué avec des professeurs et des ingénieurs en mécanique à trouver des solutions à une problématique d’équipement. « On éprouvait certaines difficultés à semer le tournesol avec notre planteur à maïs, illustre le directeur adjoint. Avec toutes les informations que tout un chacun a recueillies, on a trouvé un disque allant sur le planteur à maïs qui pouvait faciliter le semis du tournesol. C’est une solution que nous avons développée et qui pourra servir à d’autres. » |
Denis Méthot, collaboration spéciale