Élevage 29 août 2014

XL Foods aurait pu éviter la crise

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Le plus important rappel de viande de l’histoire du Canada aurait pu être évité si les mesures de surveillance avaient été respectées à l’abattoir albertain XL Foods.

C’est ce que conclut un rapport indépendant publié le 5 juin dernier.

Les trois experts mandatés par le gouvernement Harper pour examiner le rappel de bœuf contaminé par la bactérie E. coli à l’automne 2012 ont constaté « une faible culture de la salubrité des aliments à l’établissement de Brooks, en Alberta ». Le rapport indique aussi que l’appareil de pasteurisation des carcasses de bœuf était défectueux. Le problème aurait échappé aux inspecteurs de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) en poste à l’usine.

L’établissement d’abattage n’aurait également pas pris les mesures requises lorsque le nombre de contaminants se serait révélé plus élevé qu’à l’habitude dans les échantillonnages. La compagnie est effectivement tenue d’investiguer pour trouver la cause de tels résultats, en plus d’en informer les inspecteurs de l’ACIA. Le comité d’examen indépendant a cependant trouvé des analyses d’échantillons non conformes, c’est-à-dire possiblement infectés à l’E. coli, qui datent de décembre 2011. « Un total de 40,9 % des échantillons de matières crues destinées à la préparation de bœuf haché produites le 21 décembre 2011 étaient présumés positifs pour E. coli, mais les mesures prises par XL Foods ne correspondent pas à celles prévues dans les lignes directrices de l’entreprise », dévoile le rapport.

Lorsque la bactérie a été découverte, XL Foods a mis six jours avant de fournir à l’ACIA les informations pertinentes concernant l’identification de ses produits. Pendant cette période, la viande contaminée a continué d’être expédiée.

Les mesures gouvernementales

À la suite de la publication du rapport indépendant, le ministre de l’Agriculture, Gerry Ritz, a annoncé qu’il « ajoutera une couche de rigueur » au système alimentaire canadien en investissant près de 16 M$ d’ici 3 ans pour permettre l’embauche de 30 nouveaux inspecteurs.

Rappelons que la crise qui a mené au rappel de 1 800 produits de la viande a débuté après que des dépistages aient révélé la trace de la bactérie E. coli dans des pièces de bœuf en provenance de l’usine de Brooks. La contamination a rendu 18 personnes malades au Canada.