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Roger Giroux est propriétaire d’un abattoir à East Angus en Estrie. Après la fermeture de Levinoff-Colbex en 2012, Viandes Giroux 1997 est demeuré le principal abattoir de vaches de réforme au Québec.
Incapable de rivaliser avec les multinationales JBS et Cargill, il doit aujourd’hui limiter sa production au quart de sa capacité.
« Les vaches coûtent 150 $ trop cher », déplore-t-il, tout en s’interrogeant sur la viabilité du projet de relance de Levinoff-Colbex. Il admet volontiers sa frustration d’entendre que les éleveurs québécois n’ont d’autre choix que d’expédier leurs vaches en Ontario ou aux États-Unis. Deux jours semaine, souligne-t-il, son entreprise abat autour de 160 vaches de réforme, loin de sa capacité maximale de 600 têtes. À près de 1,65 $/lb pour acheter à l’encan, il n’arrive plus à livrer compétition aux multinationales.
« Ces prix-là, affirme Roger Giroux, c’est du jamais vu. Si Colbex a fermé, c’est à cause des multinationales. La baisse du dollar canadien leur donne même un avantage supplémentaire aujourd’hui. Aux États-Unis, elles n’ont pas à respecter nos normes, notamment en ce qui concerne le retrait des matières à risque spécifiées (MRS). »
Roger Giroux est également président de l’Association des abattoirs approuvés du Québec. L’automne dernier, il a profité d’une rencontre convoquée par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) pour sonner l’alarme. Sont demeurées lettre morte, dit-il, ses demandes auprès du MAPAQ et de la Fédération des producteurs de bovins du Québec (FPBQ) pour réduire les coûts. Cette dernière, admet-il, était prête à offrir son aide, consciente que les frais de transport vers les États-Unis ou l’Ontario peuvent atteindre 100 $ par animal.
« Je ne crois pas à la rentabilité du projet de relance de Colbex, déclare Roger Giroux. Comment pensent-ils faire mieux que Colbex? Le marché est pire qu’avant et les banquiers sont très frileux depuis deux ans. Où vont-ils trouver leurs vaches? »
Avant la fermeture de Colbex, une convention attribuait 85 % des approvisionnements à cet abattoir. Viandes Giroux était assurée d’un 10 %. Aujourd’hui, l’entreprise doit acheter ses animaux à l’encan et livrer compétition aux multinationales.