Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Vrai! Les vaches, comme tous les mammifères, ont besoin de vitamines B. Les bactéries du rumen produisent ces vitamines, mais pas toujours en quantité suffisante pour optimiser la santé de l’animal.
Au fil des ans, les travaux conduits par notre équipe au Centre de recherche et développement de Sherbrooke, d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, ont permis de confirmer que les vaches ne peuvent pas toujours compter sur les bactéries présentes dans leur rumen pour combler leurs besoins en vitamines B et maximiser leur efficacité métabolique. Certaines périodes sont critiques pour la vache laitière, notamment celle qui entoure le vêlage. En effet, le stress de la mise bas et l’augmentation des besoins pour la lactation, alors que la consommation d’aliments est limitée, peuvent s’avérer
problématiques. De plus, après le vêlage, les nutriments ingérés sont prioritairement dirigés vers la glande mammaire pour la production de lait. L’un des mécanismes expliquant ce phénomène est que l’animal développe une résistance à l’insuline pendant la période entourant le vêlage. Durant cette période de bilan énergétique négatif et de résistance à l’insuline, les vaches puisent donc rapidement dans leurs réserves corporelles pour soutenir la production de lait. Si cette condition se prolonge, cela a des répercussions sur la production de lait, la réponse immunitaire et les performances de reproduction. À chaque vêlage, cet état entraîne des pertes financières, des baisses de production de lait, des soins vétérinaires, des problèmes de reproduction et même des pertes d’animaux.
Les travaux de notre équipe ont montré qu’un supplément d’acide folique donné pendant la période qui entoure le vêlage et combiné ou non à de la vitamine B12 augmente la concentration d’insuline et de glucose dans le sang, diminue la concentration d’acides gras libres dans celui-ci – un indice de la mobilisation des réserves corporelles – et réduit la perte d’état de chair. Le supplément de vitamines améliore l’équilibre précaire entre l’utilisation des nutriments par la glande mammaire et les autres tissus de l’animal, et réduit le déficit énergétique en début de la lactation. La vache ne mange pas plus, mais elle perd moins de poids, même si la quantité de solides totaux du lait produite par jour n’est pas modifiée. Une étude subséquente indique que les suppléments de vitamines améliorent la sensibilité des tissus à l’insuline, ce qui réduit l’intensité de la mobilisation des réserves corporelles. Les travaux à venir visent à raffiner l’ajustement des doses de vitamines en fonction de l’alimentation de la vache pour maintenir l’équilibre entre la santé de l’animal et le maintien de sa production de lait.
Christiane Girard, Ph. D., agr., et Mélissa Duplessis, Ph. D., agr., Centre de recherche et de développement de Sherbrooke