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De plus en plus, les médecins vétérinaires font usage d’analyses sanguines pour raffiner leurs diagnostics et donner un pronostic (chance de guérison), notamment pour les cas plus critiques ou nébuleux. Il est possible d’évaluer la composition du sang de deux principales façons : l’hémogramme et la biochimie.
L’hémogramme est l’étude qualitative et quantitative des cellules du sang, soit les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes. Ainsi, nous pouvons savoir si un animal fait de l’anémie, s’il nécessite une transfusion ou d’autres soins. La déshydratation peut aussi être confirmée avec l’hémogramme, rendant l’établissement d’un plan de réhydratation nécessaire.
L’évaluation des globules blancs permet de dépister un foyer inflammatoire, et selon les changements observés, une infection peut être suspectée. Le plan de traitement peut alors être modifié pour cibler la gravité de la condition infectieuse. En effet, certains changements dans les proportions des diverses sortes de globules blancs orientent le diagnostic vers des infections bactériennes, virales ou parasitaires plus ou moins sévères. Certains changements sont en lien avec une septicémie (infection du sang); d’autres sont typiques pour certaines maladies (lymphocytose lors de leucose bovine) ou donnent un pronostic plus sombre à la condition (neutropénie ou virage à gauche lors d’une mammite aiguë/toxique).
La mesure des plaquettes sert quant à elle à évaluer un trouble de la coagulation. Chez les ruminants, la mesure du fibrinogène est beaucoup utilisée pour quantifier l’inflammation et la durée de la condition.
La biochimie est l’étude de la chimie du vivant. En tests de laboratoire, c’est l’évaluation de la composition chimique du sang, par la mesure de la quantité d’électrolytes et de minéraux, d’énergie, de protéines, de gaz sanguins, mais aussi de certaines enzymes et de produits de dégradation qui donnent des informations sur la fonction des organes.
Les changements dans la proportion des électrolytes peuvent confirmer un blocage intestinal. Les médecins vétérinaires peuvent alors ajuster leurs traitements (ex. : redonner du calcium à une vache en fièvre vitulaire dont le calcium demeure bas), procéder à une chirurgie ou référer le cas. La biochimie sert aussi à établir un pronostic sur les chances de récupération ou de survie d’un animal. Elle permet notamment de mesurer la créatine kinase (enzyme), afin d’évaluer la gravité des atteintes musculaires d’une vache à terre. La biochimie donne également la possibilité d’ajuster la composition des fluides administrés pour corriger un débalancement métabolique et une déshydratation.
Parfois, il est jugé consciencieux de retarder un traitement hâtif dans l’attente d’un résultat afin de donner le traitement approprié et de prendre une décision éclairée sur l’avenir de l’animal et son plan de traitement. Les analyses sanguines devraient faire partie du plan diagnostic des animaux à la ferme, surtout lors de cas nébuleux ou à la suite d’une récidive. Parlez-en à votre médecin vétérinaire.
Dre Annie Daignault, M.V., collaboration spéciale