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HOWICK — Certaines histoires semblent tirées d’un conte pour tout-petits. C’est le cas de celle de la génisse Magique, de la Ferme Money Making Ayrshire, sauvée du froid l’hiver dernier par la bienveillance d’un voisin et des enfants de la famille Scobble.
Les faits remontent au 1er février 2019. Quelques mois plus tôt, Andrew Scobble et Mélissa Sylvestre avaient emménagé avec leurs enfants, Anna, James et Elliot, dans une ferme de Howick, en Montérégie, pour réaliser leur rêve : devenir propriétaires de leur propre ferme laitière.
« L’étable était trop petite pour accueillir tout le troupeau que nous avions constitué ces dernières années. Pour l’hiver, il a fallu placer certaines vaches en pension et laisser nos taures à l’extérieur », explique la productrice. L’une des taures en gestation devait vêler à la mi-février. Les propriétaires comptaient la mettre à l’abri en temps opportun.
Dès le 31 janvier, cependant, Mélissa Sylvestre a remarqué que la taure – qui en était à sa première gestation – avait déjà fait son pis. « J’ai compris qu’elle allait vêler dans les prochains jours et qu’il fallait la rentrer, mais dehors, les conditions météo étaient difficiles et le vent faisait lever la poudreuse. Puisque Andrew était à l’extérieur pour le travail, j’ai appelé notre voisin Jason Ness afin qu’il m’aide. » En arrivant au pâturage de ses voisins, quelques heures plus tard, Jason Ness a constaté que la taure avait déjà vêlé. « J’ai découvert une génisse immobile dans la neige. Quand je me suis approché, elle a levé la tête. Elle était encore en vie! »
Le jeune homme l’a portée dans ses bras jusqu’à la maison des Cobble. « Elle avait les pattes dures comme des bâtons de baseball », se souvient la productrice.
La génisse frigorifiée a été déposée dans la baignoire, où elle a reçu un bain d’eau tiède. Après quoi, elle a été emmitouflée dans des couvertures chaudes.
De jeunes infirmiers
Spectateurs du sauvetage, Anna, quatre ans, et James, trois ans, sont restés au chevet de la génisse. « On lui a donné un bain et on l’a mise dans des couvertures. Pendant qu’elle se réchauffait, je lui lisais des histoires, raconte James. La petite vache a préféré celle de Pat le chat. »
Par la suite, Anna a quitté la pièce, mais James est resté toute la journée auprès de la génisse. « Il a même fallu lui porter son souper dans la salle de bain parce qu’il ne voulait pas se séparer d’elle », relate sa maman.
Vers 22 h 30, la génisse a fait un mouvement pour se relever. « Mon papa est allé la porter dans l’étable avec sa mère. J’étais très content de la voir en vie », poursuit James.
Sauf la perte d’une partie de ses oreilles, la génisse, baptisée Magique en l’honneur de sa grand-mère, n’a pas gardé de séquelles physiques de l’incident. Au contraire, elle est bien portante, et ses propriétaires n’écartent pas la possibilité de la faire concourir dans un proche avenir.
Quant à Anna et à James, l’expérience a confirmé leur amour du métier. « Plus tard, nous allons faire comme papa et maman », conclut le garçon.
David Riendeau, collaboration spéciale