Élevage 2 septembre 2014

Une année de vaches grasses

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La gestion de l’offre a encore fait la preuve, en 2011, des bénéfices qu’elle apporte aux producteurs de lait du Québec, aux consommateurs et aux trois paliers de gouvernement.

Réunis en assemblée générale annuelle, les 11 et 12 avril derniers, les délégués de la Fédération des producteurs de lait du Québec (FPLQ) avaient de quoi être fiers de leur modèle.

Performance

La valeur des ventes de lait à la ferme a crû de près de 100 M$, pour atteindre un sommet historique de 2,3 G$ dû à une hausse de volume de 15 millions de litres, à une composition plus élevée en solides et à de meilleurs prix tant pour les classes régulières que pour les classes spéciales. Les producteurs ont bénéficié d’une hausse de 1,86$/hl du prix du lait à la ferme (2,6 %) par rapport à l’an dernier. Le droit de produire des producteurs a été majoré de 4 %, la plus forte bonification depuis 2000, ce qui vient atténuer l’impact de la rareté du quota. Le prix du quota est stabilisé à 25 000 $, un prix nettement inférieur à celui qui prévaut dans l’Ouest canadien. Le nombre de départs en est à sa plus simple expression, à 2 % des fermes, moins que la moyenne historique de 3 %.

Aussi, les ventes de tous les produits laitiers, sauf la crème glacée, sont en croissance. Même le beurre connaît un regain et affiche une hausse de 6,3 % au Québec et dépasse la margarine.

Modèle

« Notre modèle, la gestion de l’offre et la mise en marché collective, offre de la stabilité et de la prévisibilité à tous les partenaires du secteur (producteurs, transformateurs et consommateurs), alors que les producteurs de lait des autres régions du monde doivent composer avec une forte volatilité des prix mondiaux », a déclaré le président de la FPLQ, Bruno Letendre.

Entre autres défis, la FPLQ devra mettre l’énergie requise pour qu’au moins la moitié des producteurs de lait du Québec couvrent leur coût de production. Pour l’heure, ce pourcentage est à 47 %, donc inférieur à l’objectif de 50 % poursuivi par les Producteurs laitiers du Canada. La direction du lait au bon endroit au bon moment pour satisfaire les marchés en croissance constitue un autre enjeu de taille qui risque par ailleurs de créer des tensions entre les acheteurs et les provinces. Pour l’heure, 90 % de la croissance part en effet vers l’Ouest alors que l’infrastructure de transformation se trouve au Québec et en Ontario. Le Québec revendique donc un ajustement à la formule actuelle de partage pour qu’une plus grande part de cette croissance demeure dans la Belle Province. Les négociations en cours pour la mise en commun des revenus et des marchés des dix provinces (P-10) revêtent donc un caractère crucial pour l’avenir de l’industrie et de la gestion de l’offre.