Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
En 1994, Michel Noiseux a abandonné la production laitière pour démarrer un élevage d’autruches à Marieville, en Montérégie, devenant l’un des tout premiers éleveurs de cet animal « à l’allure préhistorique » au Québec. « C’était une production intéressante en émergence en Amérique du Nord. Tout était à faire : il n’y avait aucun marché de développé ni de techniques d’élevage adaptées à notre climat, se remémore avec nostalgie M. Noiseux, en entrevue avec La Terre.
Avec un modèle d’affaire avant-gardiste pour l’époque, qui intégrait la vente à la ferme et l’agrotourisme, notamment avec une table champêtre, une salle de découpe de viande et un concept « de l’œuf à l’assiette », l’éleveur a rapidement eu du succès. Il a également développé sa mise en marché dans des boucheries spécialisées et des restaurants. « Après quelques années, on écoulait beaucoup plus qu’on était capable de produire. La demande était là et les restaurateurs adoraient notre produit », se rappelle-t-il. Étant l’un des pionniers en la matière, il a même participé à des projets de recherche sur la méthode d’élevage des autruches en hiver, en plus de collaborer à un guide d’élevage avec le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).
« Un gros flop »
Or, au moment où la production québécoise aurait pu « prendre son envol », selon lui, une coopérative de mise en marché pour développer le secteur a été mise sur pied, en collaboration avec le MAPAQ. « Ç’a été un gros flop », analyse M. Noiseux, qui estime, avec le recul, que cette coopérative a eu plusieurs problèmes, notamment dans la constance de qualité des produits, ce qui l’a menée à la faillite. Selon lui, plusieurs éleveurs d’autruches, dont la mise en marché dépendait de cette structure, ont disparu pour cette raison.
Malgré tout, celui qui a abandonné l’élevage en 2008 continue de croire en la grande qualité de ce produit « extraordinaire ».
Le MAPAQ, de son côté, n’a pas été en mesure de trouver un représentant pouvant revenir sur cet épisode de coopérative de mise en marché de viande d’autruches dans les années 2000. Il n’a pas non plus pu préciser à La Terre si des fonds publics avaient été investis dans ce projet.
Un manque d’intérêt des consommateurs
Dans un bulletin d’information mensuel datant de 2008 archivé sur le site de Statistique Canada, on attribuait la forte diminution du nombre d’élevages d’autruches et d’autres espèces exotiques, survenu en 2006, à des « problèmes de production et à un manque d’intérêt de la part des consommateurs pour ces produits ». D’ailleurs, ce phénomène n’était pas unique au Québec. En effet, les données colligées par l’agence gouvernementale montrent que toutes les provinces canadiennes où les productions d’espèces comme l’autruche, l’émeu ou le nandou ont gagné en popularité à partir des années 1990 ont vu une décroissance marquée de ce type d’élevages une décennie plus tard.