Élevage 14 juillet 2021

Un plan B à l’euthanasie de poulets

Le développement de petits et moyens abattoirs fait partie des solutions promues par les Éleveurs de volailles du Québec (ÉVQ) pour éviter de replonger la filière avicole dans une situation comme celle vécue lors de la récente grève des employés de l’usine Exceldor de Saint-Anselme, qui a forcé l’euthanasie de plus d’un million de poulets.

« Ce qu’il faut, c’est leur faire de la place [aux petits et moyens abattoirs] en enlevant le plafond », soutient Pierre-Luc Leblanc, président des ÉVQ, qui montre du doigt la trop grande concentration des volumes d’abattage entre les mains de deux gros joueurs, soit Olymel et Exceldor.

Une nouvelle convention en 2022

Cette idée sera mise de l’avant dans les discussions qui s’amorceront en septembre entre les ÉVQ et le Conseil québécois de la transformation de la volaille (CTVQ) en vue de l’adoption d’une nouvelle convention de mise en marché du poulet. Celle qui prévaut actuellement viendra à échéance en 2022. « Les négociations risquent d’être difficiles, avoue M. Leblanc, mais en même temps, les transformateurs n’ont pas rempli leur engagement social [pendant la grève]. On n’avait pas le droit de faire ça [euthanasier des poulets]. On savait qu’il y avait un risque en raison de la concentration de la production, mais c’était la première fois qu’on le vivait. Là, on a une responsabilité en tant que filière : il faut trouver les moyens pour garantir l’approvisionnement des restaurants et des épiceries si une autre grève ou un incendie survient. »

Une solution qui ne règle pas tout

L’abattoir Volailles des Cantons compte parmi ceux qui ont été mis à contribution pendant la grève des employés de l’usine Exceldor de Saint-Anselme. « La quantité de poulets qui a pu être détournée dans notre abattoir pendant le conflit est minime par rapport à tout ce qui s’est perdu, commente Martin Dion, président de Volailles des Cantons. Or, même si les petits abattoirs ne seront jamais assez nombreux pour compenser la fermeture d’un gros abattoir comme celui d’Exceldor, c’est une solution qui, avec d’autres, pourrait faire une différence si une autre fermeture survient », croit-il.