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Le stress thermique est naturellement associé aux régions chaudes et humides en raison du globe. Toutefois, avec le réchauffement climatique et des conditions observées depuis quelques années, le stress thermique est devenu un sujet d’actualité dans des régions historiquement caractérisées par des climats plus tempérés, comme le Québec.
Impact des changements climatiques
Plusieurs producteurs se demandent si les conditions climatiques québécoises peuvent provoquer un stress thermique dans leur troupeau. La réponse est oui.
Des recherches ont démontré que les conséquences associées au stress thermique surviennent lorsque l’ITH (indice combinant la température et l’humidité) atteint 65. Nos recherches ont permis d’établir que 131 journées avec un ITH supérieur à 65 ont été observées en moyenne par année de 2010 à 2015 en Montérégie, alors que 91 journées ont été observées en moyenne au Bas-Saint-Laurent pour la même période.
Les simulations climatiques effectuées dans le cadre de nos travaux ont également démontré que ces chiffres devraient augmenter dans le futur. En effet, à l’horizon de 2050, on pourrait s’attendre à observer respectivement environ 160 et 119 jours propices au stress thermique en Montérégie et au Bas-Saint-Laurent chaque année, si le scénario climatique le moins favorable se concrétise (c’est-à-dire une production de gaz à effet de serre mondiale sans réduction majeure).
Stratégies d’adaptation
Plusieurs stratégies d’adaptation peuvent être mises en place pour minimiser l’impact du stress thermique sur les vaches laitières. Il faut avant tout s’assurer que l’animal dispose d’un débit d’eau suffisant de 15 à 20 L/min.
De plus, il est conseillé d’utiliser des sources d’énergie plus digestibles afin de limiter la chaleur dégagée par la fermentation ruminale.
Du côté des bâtiments, plusieurs technologies permettant d’encourager les pertes de chaleur de l’animal, comme la ventilation et les matelas d’eau refroidie, ou de refroidir la température de l’étable, comme la brumisation, peuvent être utilisées seules ou combinées.
Notre équipe travaille présentement à l’évaluation technico-économique de la mise en place de ces stratégies d’adaptation dans un contexte québécois. Une évaluation des impacts du stress thermique sur les performances laitières observés de 2010 à 2015 en Montérégie et au Bas-Saint-Laurent est également en cours.
Un phénomène expliqué La vache laitière est sensible aux températures élevées. Sa zone de confort se situe entre 5 et 25 °C. En conditions normales, la vache peut efficacement dissiper la chaleur qu’elle produit pour retrouver sa thermoneutralité. Toutefois, lorsque la température et l’humidité relative sont élevées, les mécanismes de dissipation de chaleur perdent leur efficacité et la vache laitière entre en stress thermique. Pour lutter contre ce choc, plusieurs mécanismes physiologiques sont naturellement enclenchés. Ces mécanismes sont reconnus pour avoir des effets négatifs sur la productivité, la santé et les performances de reproduction des vaches. |
Véronique Ouellet, M. Sc., Étudiante au doctorat en sciences animales
Édith Charbonneau, Ph. D., Professeure au Département des sciences animales