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MONT-SAINT-HILAIRE — Le secteur des oeufs d’incubation de poulet à chair et d’œufs de consommation a connu une croissance de 3,5 %.
En 2014, la production a atteint des niveaux records. En tout, 195 millions d’œufs d’incubation destinés au poulet à chair et 15,7 millions d’œufs d’incubation de consommation ont été produits. Évidemment, la croissance de ce secteur de production est tributaire de celle de la consommation d’œufs et de poulet. Et si la production continue de croître, le Syndicat des producteurs d’œufs d’incubation du Québec aura accumulé suffisamment d’œufs pour ouvrir son programme d’aide à l’établissement de nouveaux producteurs.
Le Syndicat a rappelé qu’il travaille actuellement à un projet de règlement pour la mise en place d’un système centralisé de vente de quota. On souhaite ainsi offrir plus de transparence, améliorer l’accessibilité et encadrer le prix du quota vendu sans l’exploitation. Depuis septembre dernier, le Syndicat a imposé un moratoire sur les transactions de quotas dans la catégorie du poulet à chair, car le règlement n’encadrera que les transactions de quotas d’œufs d’incubation de cette catégorie.
La présidente du Groupe AGÉCO, Isabelle Charron, a fait une présentation sur le bien-être animal et son impact économique. Au Canada, comparativement à l’Europe, l’industrie a opté pour une approche volontaire plutôt que réglementaire. Le Conseil national pour les soins aux animaux d’élevage développe les codes de bonnes pratiques. En général, ce sont les groupes de producteurs qui s’autorégulent. Dans le cas des œufs de consommation, les producteurs ont choisi d’exiger le logement en cage aménagée (en vigueur depuis janvier 2015). Évidemment, les aménagements de bâtiments pour répondre aux normes de bien-être engendrent des coûts. Dans le cas des poules pondeuses, le passage aux cages enrichies serait de 7 $ par poule. La demande du marché oblige aussi les producteurs à adopter de nouvelles normes. En plus du gouvernement, de l’industrie, des scientifiques, il faut ajouter les groupes de pression et surtout les acteurs du marché comme Tim Hortons, le Conseil canadien de commerce de détail, etc. « Pour beaucoup, ce sont les acteurs du marché qui risquent d’imposer de nouvelles normes », indique Isabelle Charron. Elle ajoute qu’il vaut mieux être proactif et anticiper les demandes que de se faire imposer des normes. Enfin, Isabelle Charron ne croit pas que les producteurs toucheront quelques avantages commerciaux à long terme, car le bien-être animal deviendra la norme.