Élevage 2 septembre 2014

Réduire les problèmes de santé dans les élevages collectifs : ajout de fibre dans l’alimentation

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Tel que publié dans Bovins du Québec

François Mayrand prépare manuellement le mélange de lait, tandis que les Pouliot ont une cuisine entièrement automatisée.

Les éleveurs servent deux repas de lait par jour, auxquels on ajoute des aliments fibreux. L’ajout de fibre dans l’alimentation du veau est encore à l’état expérimental, c’est-à-dire qu’on évalue le type d’aliments fibreux et la quantité à servir afin de ne pas altérer la couleur et la qualité de la viande. L’introduction de la fibre permet d’activer le rumen du veau, de réduire l’incidence de consommation d’urine entre les veaux ou « têtage » et la formation de boules de poil dans l’estomac nécessitant un lavage intrusif. En fin de compte, de limiter les problèmes de santé liés au mode d’élevage collectif et conséquemment, de réduire l’usage de médicaments. L’apport de fibre peut aussi diminuer la quantité d’aliment d’allaitement utilisé par l’éleveur et potentiellement faire baisser les coûts d’alimentation. Selon le type d’installation, l’aliment fibreux est servi directement dans les seaux à lait ou dans une mangeoire rétractable en inox. Si l’on sert l’aliment dans les seaux, il faut s’assurer de les nettoyer avant la prochaine buvée. À la ferme des Pouliot, les veaux ont accès à de l’eau en tout temps et un compteur permet d’en évaluer la consommation journalière. À la Ferme Mayrand, l’éleveur sert de l’eau dans les seaux à lait. « Je souhaite installer éventuellement un système de tétines dans chacun des parcs », précise-t-il.

La manipulation et l’observation des veaux exigent plus de temps en logement collectif. « C’est pourquoi il faut être bien installé, notamment avoir des barrières faciles à ouvrir », insiste Rémy Pouliot. François Mayrand consacre près de 30 minutes de plus par jour aux trains dans sa section aménagée en parcs, comparativement à celle des logettes individuelles. « Le lavage des parcs entre les lots prend aussi plus de temps », estime-t-il.

Le poids carcasse du dernier lot de veaux élevés en logement collectif a augmenté d’environ 5-6 lb chez François Mayrand. Du côté des Pouliot, la productivité n’a pas augmenté. « Nous avions atteint le potentiel optimal en élevage individuel. Actuellement, on sait que l’on peut améliorer nos résultats en collectif », affirme Rémy Pouliot.

De l’aide financière

Le choix du bois pour la construction des enclos chez François Mayrand a reposé uniquement sur le coût : « Je n’avais pas les moyens d’investir dans des cages en inox. » « La rapidité avec laquelle nous avons effectué la transition vers le logement collectif a été possible parce que Rémy occupe un emploi à l’extérieur six mois par année », souligne Yolande Labrecque. « En fait, ajoute Rémy Pouliot, on voulait faciliter le travail et le rendre le plus agréable possible. Que ce soit Tommy ou Yolande, une seule personne peut aisément s’occuper des 550 veaux, et cela en moins de huit heures par jour. » François Mayrand espère que des subventions l’aideront à compléter sa transition vers le logement collectif. Rémy Pouliot croit que si les producteurs ne reçoivent aucune aide, plusieurs éleveurs quitteront la production de veaux de lait.