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Jean-Philippe Gervais, économiste principal à Financement agricole Canada (FAC), prévoit un « rebond » du prix du porc en 2012, surtout à cause de la demande extérieure.
« J’ose croire qu’on a passé la période d’ajustement à la force de notre devise », lance le spécialiste de FAC, dans une entrevue de fin d’année avec laterre.ca sur les enjeux de 2012 dans le secteur des viandes.
Il faudra toutefois surveiller encore la crise européenne, qui influencera la valeur de l’euro. « Si l’euro baisse, ça leur donnera de la compétitivité sur des marchés comme le Japon », fait-il valoir. L’instabilité européenne incitera probablement les investisseurs à acheter plus de dollars américains, ce qui nuirait également aux exportations canadiennes.
Si ce nuage se dissipe, l’expert prévoit des marges « plus élevées » dans le porc, ce qui pourrait contribuer à une meilleure santé financière des producteurs qui ont commencé à vivre des « moments plus agréables en termes de profitabilité » en 2011. Il faudra cependant encore quelques années positives pour que les actifs des entreprises porcines reviennent au niveau d’avant 2005.
La fin probable de l’étiquetage obligatoire du pays d’origine (COOL) en 2012 représente une autre éventuelle bonne nouvelle pour le porc et les autres viandes. M. Gervais ne pense pas que les États-Unis vont se conformer immédiatement à la décision de l’OMC dans ce dossier. Il est toutefois possible que les Américains profitent du prochain Farm Bill pour régler cette question vers la fin de l’année 2012.
Fin de la décroissance dans le bœuf
L’économiste a constaté une décroissance « appréciable » du secteur canadien du bœuf depuis 2005. « On doit être proche de stopper la décroissance au niveau canadien », prévoit maintenant M. Gervais.
Un accès plus grand au marché européen, avec l’Accord économique et commercial global (AECG), pourrait également donner un coup de pouce à ce secteur tout comme à celui du porc.
La Corée du Sud, qui a mis fin aux barrières liées à l’ESB, n’est cependant « pas encore capable de régler les barrières commerciales ». Or, les États-Unis sont sur le point de signer un accord de libre-échange avec la Corée et les tarifs envers le bœuf canadien pourraient devenir un gros obstacle.
« En moyenne, notre marché agricole est le plus ouvert dans le monde », plaide M. Gervais, qui a calculé que la moyenne des tarifs agricoles canadiens, en incluant la gestion de l’offre, est de 20 %. Pour les pays d’Asie du Sud-Est, la moyenne des tarifs est plutôt de 100 %, soit cinq fois plus. Les négociations pour un partenariat transpacifique (TPP) ne devraient donc pas isoler le Canada. Une plus grande ouverture au bœuf canadien, tout en protégeant la gestion de l’offre, semble par conséquent envisageable.