Élevage 18 octobre 2016

Le prix du porc s’effondre

Les producteurs de porcs du Québec accusent des pertes importantes ces jours-ci, touchant moins de 130 $/100 kg.

À titre comparatif, ils encaissaient 202,31 $/100 kg à la fin de juin dernier, pour une baisse de 72,44 $, soit 36 %. De fait, le prix moyen des porcs a atteint son plus bas niveau depuis la fin de septembre 2012.

Selon les spécialistes du Centre de développement du porc du Québec (CDPQ), les producteurs d’ici subissent les contrecoups d’une surproduction de porcs aux États-Unis. Rappelons que le prix payé chez nous est basé sur le prix de référence américain.

« On est un peu en réaction à la diarrhée épidémique porcine (DEP), explique Caroline Lacroix, B. Sc. A. (agroéconomie), du CDPQ. En 2014, des éleveurs américains ont profité des bons prix pour prendre de l’expansion. Les coûts de l’alimentation ont également diminué. De plus, les abattoirs américains frôlent présentement leur capacité d’abattage et n’ont pas besoin de négocier. »

Ce tableau démontre l’effondrement des prix du porc depuis la semaine 25 de la fin de juin.  Photo : Gracieuseté CDPQ
Ce tableau démontre l’effondrement des prix du porc depuis la semaine 25 de la fin de juin. Photo : Gracieuseté CDPQ

La semaine dernière (semaine 41), le prix moyen du porc a subi une nouvelle baisse de 4 % pour atteindre 129,87 $/100 kg. En ce mardi, le prix moyen pondéré s’affiche même à 127,33 $/100 kg.

Les Éleveurs de porcs du Québec disent prendre la situation très au sérieux, discutant régulièrement avec La Financière agricole du Québec. Le directeur général Jean Larose convient que les prix se retrouvent en bas des coûts de production, couvrant à peine les frais variables.

« Les producteurs sont inquiets, reconnaît Jean Larose. Il y a toujours une baisse de prix à l’automne, mais elle a commencé plus tôt et elle est plus radicale. On se demande jusqu’où ça va aller. La production américaine s’est accrue et elle est proche de la capacité d’abattage. »

« Les experts, ajoute-t-il, divergent d’opinion. Certains pensent que les prix vont bientôt se stabiliser, tandis que d’autres croient que l’automne pourrait être encore plus difficile. »

Des abattoirs devraient entrer en production en 2017 aux États-Unis, ce qui permettrait de voir la lumière au bout du tunnel. En principe, ces nouvelles usines devraient stimuler la demande.