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La Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec a tranché : le prix payé aux producteurs dans la nouvelle Convention de mise en marché des porcs tiendra dorénavant compte de la valeur de la viande américaine (cut out), comme le réclamaient les Éleveurs de porcs du Québec.
« La preuve de l’incapacité de payer des acheteurs n’est pas si probante, alors que le sous-financement des entreprises de production porcine l’est tout particulièrement », lit-on dans la décision rendue le 30 avril. La Régie privilégie un partage équitable des gains entre les membres de la filière.
« C’est une très bonne nouvelle pour l’ensemble des producteurs entrepreneurs [intégrés et indépendants] du Québec, qui pourront commencer à réinvestir dans leur ferme et avoir des revenus qui leur permettent de le faire », souligne le président des Éleveurs de porcs du Québec, David Duval.
La nouvelle formule donnera la possibilité de baliser la fluctuation des prix. Durant les audiences, les Éleveurs ont soutenu que l’octroi des compensations totalisant 250 M$ par le Programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) aurait pu être évité si cette formule de prix avait été appliquée de 2015 à 2018. Les producteurs auraient alors pu couvrir leurs coûts de production, d’autant plus que depuis plusieurs années, l’écart se creuse entre la production porcine québécoise qui diminue et la capacité d’abattage des acheteurs qui augmente.
Pour combler cet écart, 1,5 million de porcs ontariens sont abattus annuellement au Québec. « Si on est capables de produire ces porcs-là [ici], ça va permettre de consolider la filière », affirme le directeur général des Éleveurs, Jean Larose.
La Convention 2016-2019 est échue depuis le 6 février 2019. La nouvelle mouture est donc rétrospectivement en vigueur depuis le 7 février. « On évalue comment [on pourra l’appliquer], mais à première vue, il y aura des retours [financiers] qui se feront aux producteurs », souligne M. Duval.
Autres demandes
La Régie accorde également l’octroi d’une nouvelle prime de 2 $/100 kg pour les porcs Qualité Québec, bien que les Éleveurs en réclamaient 5 $. « C’est un pas en avant, reconnaît M. Duval. Il faudra voir avec nos transformateurs quelles demandes ils perçoivent des consommateurs et si c’est le bien-être animal, on est déjà embarqués là-dedans. On va accélérer le pas. »
Les Éleveurs et les transformateurs ont jusqu’au 15 mai pour revoir les ententes particulières. La décision ne donne pas de précisions sur la nature de leur contenu. « C’est possible aussi que les abattoirs révisent les ententes particulières en fonction de la décision de la Régie », explique M. Larose.
La Régie retient également que le système de pénalités proposé par Olymel concernant les enjeux de tatouages, de mises à jeun et de propreté des animaux est justifié. Aux termes d’un processus d’avertissements et d’accompagnement, le producteur fautif pourra se faire retirer 40 % du prix de la carcasse lorsqu’un porc n’a pas de tatouage, 50 % quand il a l’estomac plein et 30 % s’il est sale au moment de l’abattage.
Olymel n’a pas souhaité commenter la décision avant d’en avoir entièrement pris connaissance.