Élevage 28 septembre 2019

Particularités des miels du monde

LANAUDIÈRE — Quarante-cinq apiculteurs et transformateurs de miel provenant d’aussi loin que le Mexique, la Tanzanie et la Nouvelle-Zélande ont participé aux visites des fermes Fleur à miel et Ruchers du Troubadour, situées dans Lanaudière, en marge du Congrès international d’apiculture Apimondia, le 13 septembre.

Les plantes mellifères locales, les enjeux liés à l’hivernage et la conception des ruches ont été au cœur des discussions. Les sœurs Corina et Julia Sturm étaient impressionnées en découvrant les boîtes isolées de mousse de polystyrène. « Chez nous, en Autriche, c’est vraiment différent. Nous n’avons que quelques jours sous les moins 10 °C. Nos ruches n’ont pas besoin d’être isolées », ont-elles affirmé.

Même étonnement du côté de participants africains et mexicains. J.L Cornado Paredes produit du miel au Mexique, dans le désert du Nevada. « Notre défi est inverse. Nous cherchons plutôt l’humidité et la fraîcheur. Aussi, nous déménageons nos ruches dans les montagnes lors de la saison des pluies pour y trouver des fleurs. Notre miel est très différent, plus concentré, car il contient moins d’humidité », a-t-il expliqué à La Terre.

Les climats secs favorisent la production de miels qui se cristallisent plus rapidement, a souligné Timoteo Teyeira, de l’Uruguay. « Nous produisons du miel d’eucalyptus et la saison des fleurs est très courte. C’est fatigant pour les abeilles, car nous devons récolter le miel beaucoup plus fréquemment », a-t-il fait remarquer, ajoutant que le taux de mortalité élevé dans les essaims représente un défi pour lui.

S’il est un sujet de préoccupation unanime chez les apiculteurs des quatre coins du monde, c’est celui de la pollution et des changements climatiques. « Depuis cinq ans, nous n’avons pas les hivers que nous devrions avoir en Uruguay et la pollution est partout. Nos récoltes en sont affectées », se désole M. Teyeira.

La tournée des fermes était organisée par le Centre de développement bioalimentaire de Lanaudière (CDBL). « Nous avons une vingtaine d’entrepreneurs apicoles dans notre région. C’était une belle occasion de leur offrir l’opportunité de rencontrer des apiculteurs d’ailleurs dans le monde », s’est réjouie Karine Charpentier, l’organisatrice de l’événement pour le CDBL.