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Après des années de décroissance, l’aquaculture québécoise reçoit une bonne nouvelle : l’entreprise CanAquaculture investira 45 M$ dans un projet de construction de trois bassins d’élevage dotés d’une technologie dernier cri, à Grande-Rivière, en Gaspésie.
La première phase sera entamée dès l’automne 2018 et produira 1 000 tonnes de saumons annuellement, assure le directeur des affaires publiques, Jean-Sébastian Thériault. À terme, le complexe aquacole produira 3 000 tonnes par année, un volume énorme considérant que la production totale de poissons d’élevage pour tout le Québec s’établit à environ 1 100 tonnes actuellement. « On veut devenir les leaders québécois de l’aquaculture et le rester », indique M. Thériault. Il mentionne aussi qu’après ce premier projet, l’entreprise pourrait construire d’autres sites d’importance en aquaculture au Québec. « Les chiffres de ventes de saumons en Amérique du Nord sont complètement fous. Il y aurait un marché pour mettre en place 30 sites comme celui de Grand-Rivière », estime-t-il.
Des normes avantageuses
Si les volumes produits par l’aquaculture québécoise ont diminué de moitié depuis la fin des années 1990 et s’ils stagnent aujourd’hui, c’est principalement en raison de l’arrivée de normes environnementales plus sévères. Paradoxalement, celles-ci se révèlent maintenant un avantage concurrentiel, estime Jean-Sébastian Thériault. « Le Canada et le Québec ont bonne réputation à l’international pour la qualité de leurs produits et le respect de l’environnement. Notre production sera certifiée écologique et nous profiterons de la bonne réputation environnementale du Canada pour nous démarquer, comparativement aux pays qui élèvent les saumons en mer en polluant et en détruisant les écosystèmes », explique-t-il.
Bassins dernier cri Le complexe aquacole de Grande-Rivière ne sera pas érigé en mer, mais sur la terre, et sera composé de bassins contenant 5 millions de litres d’eau salée. Les excréments des poissons seront filtrés, séchés et convertis en engrais. Le site misera par ailleurs sur un système de recirculation dernier cri, plus respectueux de l’environnement. Ainsi, la croissance des poissons sera plus rapide, et ce, sans avoir recours à des saumons génétiquement modifiés. L’entreprise consacre présentement son temps aux nombreuses demandes de permis associées à l’importation des œufs de saumons et évidemment, à l’environnement. « Le Québec est exigeant; c’est un long processus. Il suffit de s’armer de patience. Mais ça avance et c’est pour le mieux », explique Jean-Sébastian Thériault. |