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Les producteurs doivent faire face à de nouveaux enjeux dans leur production.
DES MOINES, Iowa — « Avec la demande grandissante pour le maïs partout dans le monde, je pense que le prix du maïs, si nous avons une année sèche, pourrait monter encore plus vite, et cela me fait un peu peur », affirme Sam Carney, président en fin de mandat du National Pork Producers Council (NPPC) et producteur de porcs. « Nous ne sommes pas contre l’éthanol, mais contre les subventions, les volumes de production obligatoires et les tarifs qui supportent l’industrie de l’éthanol », soutient M. Carney, dans une entrevue exclusive le 24 février dernier. L’éleveur croit que le marché du maïs n’est pas équitable étant donné que le secteur de l’éthanol est avantagé.
Mis à part ce risque relatif aux grains, les profits seraient intéressants pour les producteurs de porcs cette année. Il est cependant impossible de détenir des contrats à terme indéfiniment, et même les plus prudents devront tôt ou tard subir de plein fouet le prix actuel des grains, comme en 2008.
Outre l’éthanol et son effet de distorsion sur le marché des grains, le NPPC est grandement préoccupé par la révision des règles contenues dans le Grain inspection packers and stockyards (GIPSA). L’administration Obama a proposé de nouvelles règles qui visent à introduire plus de transparence et à éliminer la collusion dans les pratiques d’achat d’animaux d’élevage. Le but est d’assurer une saine compétition dans le marché au comptant, qui sert d’ailleurs de référence pour les autres contrats.
« Ils tentent de changer la façon dont ont met en marché le bétail », affirme M. Carney, qui estime que ces règles sont cependant trop « vagues » et ouvrent la porte à des poursuites entre acheteurs et producteurs si tous les paramètres du nouveau GIPSA ne sont pas respectés. Le gouvernement américain est présentement en train de réviser les 60 000 commentaires reçus sur cette nouvelle réglementation. Le tout doit maintenant être discuté au Congrès, mais ne sera pas décidé avant tard cet automne. Le résultat pourrait avoir des conséquences importantes sur le marché du bétail des deux côtés de la frontière, étant donné l’utilisation élargie de la référence américaine pour établir les prix. M. Carney dit posséder les porcs de sa « petite ferme », mais ne veut pas dévoiler quel type de mise en marché il utilise. Si des contrats stables ne sont plus disponibles, il craint que les banquiers rejettent les prêts des producteurs indépendants.
Éleveur de porcelets canadiens
« Je vois nos deux pays comme travaillant ensemble », soutient le président de la NPPC, qui ajoute que le Canada est le troisième ou quatrième marché des États-Unis. M. Carney ne veut pas se prononcer sur l’étiquetage obligatoire du pays d’origine (COOL), mais affirme que cette loi est arrivée avant sa présidence et qu’elle était à l’initiative du gouvernement. Il a lui-même élevé des porcelets canadiens et prône l’ouverture maximale des marchés.