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Les encanteurs Luc Breton et Daniel Paul-Hus sont persuadés que les encans agricoles ne seront plus les mêmes après la COVID-19. L’interdiction de rassemblement a obligé leur industrie à se tourner vers le Web pour poursuivre ses opérations. Après plus d’un mois de confinement, force est de constater que les producteurs de toute la province sont au rendez-vous et aiment la formule.
Hans Habermacher, un producteur laitier de Sainte-Sophie-de-Lévrard dans le Centre-du-Québec, a vendu son troupeau grâce à un encan en ligne le 24 avril. Connectés sur le site Liveauctions.tv, les acheteurs y ont vu Luc Breton décrire les animaux et mousser les mises, en direct de l’étable pendant qu’une caméra filmait les vaches. Avec un gain de près de 155 000 $ pour 99 têtes, Hans Habermacher est très satisfait de son expérience. S’il estime qu’il aurait pu gagner de 30 000 à 40 000 $ supplémentaires, ce n’est pas à cause de la formule Web, mais bien de l’annonce, le jour même, de la réduction des quotas. « Si j’étais encanteur, à l’avenir, je ferais les deux. Faire l’encan en personne et en ligne en même temps », dit le producteur, qui a été surpris de voir des acheteurs miser d’aussi loin qu’Amqui et Mirabel.
Et c’est exactement ce que les encanteurs comptent faire. « La meilleure façon de faire un encan, c’est ça », confirme Luc Breton. Son premier évènement en ligne, un encan de machineries, le 18 avril, a rapporté près de 1 M$. L’auditoire en ligne avait alors atteint 700 personnes, dont près de 500 acheteurs à travers la province, qui ne se seraient probablement pas déplacés pour un encan traditionnel.
De son côté, Daniel Paul-Hus a organisé 12 encans en ligne depuis le 16 mars. L’homme préparait son passage sur une plateforme en ligne depuis 2015. Il était donc prêt lorsque l’heure du confinement a sonné. Et les résultats ont surpassé ses espérances, puisque les ventes ont parfois dépassé de 20 % la somme attendue. L’homme se rappelle particulièrement d’un encan de 112 têtes durant la fin de semaine de Pâques. « On aurait été heureux la veille de l’encan de penser que nos vaches étaient pour se rendre à 1 500 $ en moyenne. Finalement, on les a vendues à 2 045 $ en moyenne. Imaginez comment le client était content. Il pensait que ses taures valaient 1 400 $ et elles ont atteint 1 933 $ en moyenne », raconte l’encanteur.
Internet pose problème
Les deux encanteurs soulignent toutefois que la disponibilité d’Internet en région pose problème. Pour y remédier, Luc Breton fait installer, quand cela est possible, une antenne permettant d’amplifier le signal Internet de la ferme qui fait appel à ses services.
Daniel Paul-Hus tient quant à lui les encans depuis son bureau de Saint-Hyacinthe. Il invite les propriétaires à organiser des rencontres individuelles avec les acheteurs potentiels en amont de la vente, ce qui lui permet, lors de l’encan en ligne, de simplement présenter des photos des sujets en vente.