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Les producteurs de lait de chèvre du Québec n’approvisionneront plus l’entreprise General Mills pour ses produits Liberté en 2022. Alors que les estimations prévoyaient un déficit global pour la filière de 1 million de litres, la décision de l’acheteur enlève 1,5 million de litres à la demande.
Les producteurs se retrouveront donc avec un surplus, qui pourrait permettre de développer d’autres marchés, croit le président des Producteurs de lait de chèvre du Québec (PLCQ), Rémi Hudon.
Ce dernier affirme que l’organisation a exploré diverses avenues qu’elle a proposées à l’acheteur pour le conserver, sans succès. L’entreprise a précisé à La Terre qu’elle continuera d’offrir ses produits au lait de chèvre à ses consommateurs sans vouloir commenter sur ses fournisseurs.
M. Hudon explique la décision de l’acheteur par le fait qu’il était difficile pour les producteurs d’assurer une stabilité dans la distribution de leur produit. General Mills propose du lait embouteillé qui nécessite du lait frais. Il n’est donc pas possible d’utiliser les réserves des mois plus productifs au moment où il y a un manque. Toutefois, pour Rémi Hudon, cette décision n’est pas complètement négative. « En 2021, aucun acheteur n’était comblé. On manquait de lait pour tout le monde. En enlevant un gros joueur, on va être capables de combler plus facilement les autres », affirme le producteur de lait de chèvre de Rivière-Ouelle, dans le Bas-Saint-Laurent.
L’organisation travaille avec les acheteurs restants pour trouver d’autres marchés. Les PLCQ souhaitent aussi que de nouveaux producteurs joignent leurs rangs pour continuer de vivre une progression. Plusieurs joueurs ont quitté la production depuis 2018.
Entente de prix majoré
Par ailleurs, les PLCQ ont conclu une entente avec les principaux acheteurs. Ils ont obtenu une majoration de 5 % du prix de base ainsi qu’une bonification de la prime d’automne de 6 à 10 $/hl qui s’échelonne maintenant de septembre à février. Ce changement est effectif depuis le 1er novembre. Cette entente était attendue puisque le montant était gelé depuis 2018.
Le président précise toutefois que cette hausse ne permet pas encore de combler l’écart entre le coût de production et le prix du marché. Il estime qu’un programme gouvernemental devrait être mis en place. « Il faut aider le secteur. Les coûts de production augmentent beaucoup plus rapidement », affirme le copropriétaire de la Ferme Petite-Anse.
D’autres négociations avec les acheteurs sont prévues au début de l’année 2022 afin d’allonger la durée des contrats, de remettre le mécanisme pour indexer le prix du lait selon le marché et d’instaurer une prime sur la qualité du lait.