Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Avec les étés de plus en plus chauds et les périodes de canicule de plus en plus longues, les éleveurs de poules pondeuses et de poulets devraient plus que jamais faire du stress thermique chez leurs oiseaux une priorité, selon deux experts interrogés par La Terre.
Contrairement à ce que plusieurs producteurs pensent, il existe des traitements et des moyens concrets pour le prévenir. Bien que le phénomène soit difficile à détecter, il est bien réel et ses impacts sur la productivité et le bien-être animal sont considérables, prévient Stephanie Cottee, détentrice d’un doctorat en comportement et bien-être des animaux de ferme. « Je remarque une tendance des producteurs à minimiser le stress thermique et à ne pas en faire une priorité, parce qu’il est peu visible. Ils se disent aussi qu’ils ne sont pas dame Nature et qu’ils ne peuvent pas contrôler le phénomène, mais ce n’est pas vrai », soutient celle qui a étudié le comportement des volailles.
Pertes de productivité
Les impacts du stress thermique chez les poulets de chair, détaille Mme Cottee, se traduisent souvent par une perte de poids, parce que les oiseaux mangent moins. Le stress thermique peut aussi affecter la digestion du poulet et sa capacité à convertir la nourriture qu’il consomme en viande. Ultimement, il peut conduire à la mort de l’oiseau. En ce qui a trait aux poules pondeuses, le stress de chaleur peut engendrer les mêmes effets en plus d’une diminution de la production d’œufs. Il peut aussi avoir un impact sur la qualité et le calibre de ceux-ci. Dans certains cas extrêmes, soutient l’experte, les oiseaux peuvent même arrêter de pondre.
Les poules et poulets en stress de chaleur, ajoute celle qui est actuellement directrice en bien-être animal chez Probiotech International, auront tendance à haleter et parfois à déployer leurs ailes ou leurs pattes pour faire descendre la température de leur corps. Ces signaux sont des indicateurs que l’animal a trop chaud et devraient être pris en considération par l’éleveur, indique-t-elle. Un chercheur au Centre de recherche en sciences animales de Deschambault (CRSAD), Carl Julien, admet de son côté que son organisation étudie présentement le stress de chaleur chez les porcs, mais qu’elle ne s’est pas encore penchée sur le phénomène chez les poules pondeuses et les poulets de chair.
Toutefois, ce sera sans doute un incontournable, dit-il. « C’est sûr que c’est un sujet d’actualité sur lequel on devra se pencher dans les prochaines années parce que ces oiseaux sont très sensibles à la chaleur », soutient le chercheur.
Un supplément pour calmer les oiseaux
Le Phytozen liquid, développé par Probiotech International, est un supplément qui agit directement sur le cerveau pour réduire la perception de stress chez les animaux, notamment les poulets et les poules pondeuses, explique Stephanie Cottee. Le produit à base d’huiles d’agrumes vient ultimement calmer les animaux. Il peut prévenir et même traiter le stress thermique, dit-elle.
Selon le chercheur Carl Julien, ce genre de produit qui agit directement sur le bien-être animal est « assez nouveau ». « C’est en émergence et d’après moi, on va en voir de plus en plus, parce que ça rentre dans un courant où on tient de plus en plus compte du bien-être animal », soutient-il. Le CRSAD, ajoute le chercheur, a d’ailleurs testé l’efficacité du produit sur le stress de densité chez les poulets, mais n’a pas encore pu vérifier ses effets sur le stress thermique. « Même si on ne l’a pas testé, on peut penser que le produit, qui contribue à réduire le stress de densité, est aussi bénéfique pour le stress de chaleur parce qu’il rend les oiseaux plus calmes.
Le calme les aide à passer par-dessus le stress de chaleur plus facilement. » Outre ce produit, il existe divers suppléments à ajouter à la nourriture ou à l’eau des oiseaux pour contrôler les effets du stress thermique, rappelle Stephanie Cottee. Elle suggère aux éleveurs de s’informer des produits existants et d’agir en aval plutôt qu’en amont. Les suppléments développés par Probiotech, par exemple, seront plus efficaces s’ils sont administrés aux animaux quelques jours avant un épisode caniculaire annoncé à la météo.
Éviter de fermer les ventilateurs la nuit Pour prévenir le stress thermique chez les poules pondeuses et les poulets, Stephanie Cottee suggère finalement aux éleveurs d’éviter de fermer les ventilateurs dans le poulailler la nuit pour économiser de l’électricité, même si les températures descendent. « Même si la température ambiante descend, la température de l’oiseau continue de monter parce qu’ils continuent à produire de la chaleur », prévient-elle. |